Dans quelle mesure les pneus Michelin participent-ils à la mobilité de demain ?
Plus de 4.237 km avalés en 24 heures, avec une pointe enregistrée à 343,4 km/h, le tout sur une piste un coup sèche, un coup détrempée. Les différents capteurs placés sur la Ferrari n°50, sacrée dimanche 16 juin lors des 24 Heures du Mans, devraient avoir des choses à raconter, notamment au niveau des pneumatiques.Tout au long de la plus célèbre des courses d’endurance, Michelin, qui équipe l’ensemble des voitures de la catégorie reine, collecte des centaines de milliers de datas.
Objet multifonctionUn certain nombre de ces données numériques sont ensuite utilisées pour développer le pneu du futur de la voiture de M. et Mme Tout-le-Monde.« Pour nous, Le Mans, c’est le laboratoire des laboratoires », schématise Serge Lafon. Présent dans la capitale de la Sarthe, il suit la course d’un œil particulier, lui qui dirige depuis septembre 2023 la branche de la première monte Michelin pour les véhicules de tourisme, camionnettes et SUV.
La première monte (soit les pneus conçus pour les véhicules neufs), « c’est par là que passe l’innovation et que le degré d’exigence est le plus élevé, expose Serge Lafon. Les constructeurs sont tenus à des progrès techniques réguliers et doivent répondre à des normes et réglementations toujours plus contraignantes, notamment pour assurer la baisse des émissions de CO2. » Michelin doit participer à cet effort.
« Le pneu est un objet qui remplit beaucoup de fonctions. Il doit être capable de porter la voiture, être adhérent pour freiner, prendre des virages sous la pluie comme sur sol sec, poursuit-il. Mais il faut qu’il ait une faible résistance au roulement pour limiter la consommation d’énergie du moteur. Aujourd’hui, 20 % de l’énergie d’un moteur est utilisée pour vaincre la résistance à l’avancement des pneumatiques, soit un litre d’essence sur cinq. Notre objectif est donc de continuer à diminuer ce ratio. »
Cela, sans délaisser la principale force de la marque au Bibendum, la résistance à l’abrasion qui permet de réduire, de facto, la consommation de matières premières.
Les pneus de première monte seraient-ils donc de meilleure facture que ceux de remplacement?? « Les deux sont d’excellent niveau, ceux de première monte sont particulièrement bien adaptés à la voiture sur laquelle ils sont montés, répond le directeur. Quand on conçoit des pneus sur mesure, ils doivent permettre de retrouver la signature du véhicule ou de la marque en termes de confort ou de comportement par exemple, tout en répondant aux spécificités propres à chaque modèle équipé. Chaque constructeur cherche à mettre en évidence des points très particuliers pour se différencier : certains cherchent plus de sportivité, d’autres plus de confort, de longévité ou moins de consommation d’énergie… »
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Renault, Ferrari, Toyota, Stellantis, Volkswagen et bien d’autres… Autant de clients à satisfaire dans un secteur très concurrentiel qui représente tout de même un tiers du marché mondial du pneu. Celui de la mobilité de demain.
Vincent Balmisse