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Июнь
2024

Sur le pont d'une péniche, au pied de la tour Eiffel, avec vue sur les Jeux olympiques : de la carte postale à la réalité

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"Vous voyez le numéro 11 inscrit sur la coque à l’avant ? Cela signifie que celui-là, il sera en onzième position lors de la cérémonie d’ouverture." Une élégante vedette blanche passe sous les hublots de la péniche d’Alain. Sa péniche : un gabarit Freycinet, 39 mètres de long, 5,07 de large, amarrée dans un port parisien, entre deux ponts, depuis trente-quatre ans, avec une vue imprenable sur la tour Eiffel et le pont de Bir-Hakeim. La carte postale parisienne par excellence.

Les touristes ont les yeux qui brillent

Sur le fleuve, il y a du trafic en ce vendredi après-midi. Les bateaux défilent, transportant des touristes aux yeux qui brillent. On ne se sait pas trop si c’est le panorama ou la coupe de champagne. "Celui-là, c’est le Cachemire…" Alain les connaît tous. Et une bonne partie d’entre eux porte un numéro pour prendre part à cette cérémonie d’ouverture hors norme que Paris 2024 a imaginée sur la Seine, le 26 juillet prochain.

Chirac voulait déjà piquer une tête dans la Seine en 1990

La Seine, objet de toutes les attentions depuis quelques mois et de tous les fantasmes depuis des années. En direct sur le plateau de « La Marche du siècle », en 1990, Jacques Chirac, alors maire de Paris, annonçait déjà vouloir y piquer une tête d’ici trois ans. À cette époque, Alain est déjà là, aménageant lui-même peu à peu sa péniche pour en faire son logement. "Nous étions sceptiques, mais ça allait dans le bon sens." Jacques Chirac n’a jamais sauté à l’eau. Anne Hidalgo, elle, attend toujours le bon créneau.

Interdite à la baignade depuis 1923, la Seine a pourtant vu passer quelques fous de dos crawlé jusque dans les années 1950, puis plus rien… "Dans les années 1970, il n’y avait quasiment plus de poissons", note aussi François-Marie Didier, le président du Siaap (Syndicat interdépartemental de l’assainissement francilien).

"En aval ou en amont, on se baigne"

À seulement vingt-six jours des épreuves, tout le monde tremble dès que les analyses de l’eau, réalisées quotidiennement, tombent. Les athlètes pourront-ils nager dans de bonnes conditions pendant les JO ? C’est la question. "Dès qu’on sort de Paris. En aval ou en amont, on se baigne. On plonge du bateau", glisse Alain. Mais jamais au cœur de la capitale. « Pendant le Covid, il n’y avait pas de trafic, elle était magnifique. On voyait le fond. C’était très tentant », se souvient-il. Dans le chenal, entre 2,50 et trois mètres de fond, pas plus.

Pas d'eau, pas d'électricité, pas de téléphone

Quand Alain a appris que la Seine allait jouer un rôle central pour les Jeux olympiques, il s’est remémoré le chemin qui a été parcouru depuis les années 1970 concernant la place du fleuve dans la ville et celle des bateaux logements. "Dans les années 1970, quand des artistes, des soixante-huitards… ont commencé à aménager des péniches pour vivre dessus, ils se branchaient à gauche à droite, comme ils pouvaient. Ils ne payaient pas de taxe. Il n’y avait pas de réglementation. C’était un peu une zone de non-droit. » Pas d’eau, pas d’électricité, pas de téléphone.

À cette époque, Paris tourne le dos à son fleuve. Les voies sur berges sont encore le paradis des voitures, la fourrière automobile se trouve un peu plus loin sur les quais… "Là-bas, il y avait un bateau à moitié carbonisé…" On est alors très loin de la carte postale. En 1985, Jacques Chirac veut même remplacer les bateaux-logement par des restaurants. La Fédération des associations de défense de l’habitat fluvial (ADHF) lance alors le slogan "Sans péniche, Paris pleurniche". Bien vu.

"Nous sommes sur le domaine public"

"Depuis, le stationnement des péniches s’est réglementé, les bateaux paient la taxe d’habitation et nous avons une convention d’occupation temporaire à renouveler tous les cinq ans, car nous sommes sur le domaine public. Nous ne sommes pas propriétaires de notre anneau", précise Alain. Des habitants craignent toutefois que certaines péniches soient déplacées et ne retrouvent pas leur place après les JO. Peur que "le provisoire devienne pérenne".

Et puis, il y a la question des eaux usées. "Pendant toutes ces années, tous les bateaux rejetaient leurs eaux usées direct dans la Seine. On était triste de ne pas avoir d’autre solution. Ce n’était pas une bonne image pour nous. L’ADHF travaillait depuis longtemps pour faire homologuer des systèmes. Pour la communauté des bateaux-logements, ce raccordement, c’est une bonne chose qui nous permet d’être cohérents et 'clean'." 

Le raccordement au tout-à-l’égout a en effet été rendu possible après un important chantier amenant le réseau près du quai. Alain s’y est branché il y a six mois. Sont-ils tous raccordés aujourd’hui ? La quasi-totalité. Il y a évidemment une question de coût. "La Ville a octroyé une aide de 4.000 euros par bateau." Mais Alain a dû sortir près de 3.000 euros de sa poche.

Une vague de ventes de péniches à Paris

"Avant qu’on sache combien tout cela allait coûter", il y a aussi eu une vague de ventes de bateaux-logements à Paris. Les péniches aménagées se vendent très bien et, à surface égale, moins cher qu’un appartement dans Paris. Certains vont même jusqu’à retirer les moteurs des bateaux pour faire une chambre de plus.

Les locations saisonnières ont aussi fleuri sur le fleuve. "On a vu des locataires complètement paniqués lors des crues", raconte aussi Alain qui a finalement eu peu d’informations de la part de Paris 2024. "On a eu une réunion il y a deux ans et puis quelques mails. Le dernier en date concerne une opération de déminage des bateaux-logements avant la cérémonie d’ouverture." Alain ne sait pas exactement en quoi ça consiste. Alors, il préfère en sourire. 

Texte Émilie Auffret Photo Stéphanie Para




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