Sasha Zhoya champion de France pour la 3e fois de suite : du spectacle, de l’or et des projets à Angers
Sasha Zhoya est un phénomène. Jeune athlète surdoué, chouchou des marques, actif sur les réseaux. Moins sur la piste, cette année. Mais il balade un sourire, ravageur pour la gent féminine comme samedi dans les tribunes, qui laisse toujours entendre une belle surprise sur le tartan.
Celle de ce dimanche ne figurait certainement pas au programme. Le hurdleur clermontois donna un épatant spectacle dès la série. Juste après son rituel de présentation, très apprécié. Au départ, donc, le block de son pied gauche sortit de son support, renvoyé en arrière sous la pression. Un problème de matériel qui lui fit lever la main droite en pleine phase de poussée. Mais, sans doute parce qu’elle était déjà partie, les juges laissèrent la course se dérouler...
À l'arrêt avant même la première haieLe Clermontois, à l’arrêt avant même la première haie, fit le point de la situation en une nanoseconde, à l’instinct. « Quand je vois que les autres continuent, je me dis : ”Il peut y avoir erreur, je vais quand même y aller de façon à aller en finale” ».
Commença alors une course incroyable, jamais vue en championnats de France. Le protégé de Doucouré s’élança à la poursuite des concurrents, se réajusta dans les intervalles et croqua la 2e place sur la ligne !
En 13’’84, sans plus la banane et sur le mode interrogatif : « J’ai la chance de passer en finale. Sinon qu’est-ce qui se passe ? Je loupe la place, je recours et quand, trois minutes après tout seul ? »
L’énergie laissée sur l’effort se retrouva en finale, sur un départ un zeste plus laborieux qu’attendu. « C’est une conséquence de la série. J’ai fait l’adaptation mais je ne suis pas totalement content. Je n’ai pas eu une vraie première course ». D’où décalage. « La finale était vraiment ma course de série alors que, normalement, j’aurais dû corriger des trucs. Je n’ai pas eu cette chance aujourd’hui. Mais je peux le faire à Paris, ma prochaine compète (dimanche) ».
« Être champion chaque année »Reste que, avec 13’’32, meilleure performance espoir intouchable ce dimanche, l’athlète de 22 ans s’offrit son 3e titre Élite d’affilée. Et des projets gourmands. « J’ai envie d’être champion de France chaque année, de faire une carrière entière sans me faire taper. Ça va être très dur, surtout vers la fin », commença-t-il.
Pas tout : « Je pense que le record U23 de Ladji (Doucouré, son coach, ndlr) va tomber cette année et si je fais ça, ça me met dans le game avec les Américains. Ça va se taper dans la grande compète des Jeux olympiques. »
Une ambition tout simplement fruit de ses sensations et de sa confiance. « J’ai confiance en moi cette année et je sais que je n’ai pas besoin de faire beaucoup de compétitions avant les JO où j’espère rentrer en finale, et parce que je suis un athlète, rentrer en finale et l’or ».