"Nous sommes la dernière chance quand les gens se présentent chez nous" : Emmaüs Cantal tente de répondre à la précarité
« L’année 2023 a été laborieuse pour nos salariés, bénévoles et compagnons, mais nous avons réussi à maintenir un travail efficace », indique Daniel Meslé, coprésident d’Emmaüs Cantal. En effet, l’association a constaté une augmentation des demandes l’année dernière. Au total, soixante-dix-neuf personnes ont été accueillies. De dix-huit nationalités différentes.
« Dans notre société où les clivages s’accroissent, avec dix-huit nationalités représentées, on peut dire qu’on peut vivre et travailler ensemble », commente Fabrizio Romanetti, arrivé récemment à l’association, comme coresponsable, aux côtés de Benoît Chanteraud. Face à l’augmentation des demandes, Emmaüs s’adapte et essaie de faire le maximum même s’il est difficile de toutes les honorer. « Faute de places en hébergement à Aurillac ou Saint-Flour, on ne peut accueillir tout le monde. On oriente les personnes vers d’autres communautés Emmaüs voisines, selon leurs disponibilités. Souvent, nous sommes la dernière chance quand les gens se présentent chez nous », complète Fabrizio Romanetti.
Davantage de femmes seulesÀ Aurillac, le foyer dispose de 32 chambres simples, de trois autres pour les couples et deux petites maisons, en extérieur, pour loger les familles. « Actuellement, nous y avons d’ailleurs deux familles hébergées, avec leurs enfants. En parallèle, de plus en plus de femmes seules se présentent. Nous avons réussi à leur trouver une place. C’était aussi notre objectif d’accueillir plus de femmes seules en 2023 », ajoute Daniel Meslé. La fréquentation a également augmenté pour les personnes de passage. « Nous avons reçu soixante passagers, c’est-à-dire des gens qui viennent pour prendre une douche, recharger leur téléphone ou manger », renchérit-il. Bonne nouvelle : davantage de bénévoles se sont engagés : six en plus à Aurillac et cinq à Saint-Flour.« C’est essentiel d’attirer plus de vocation en ce sens. Nous menons un gros travail sur la reconnaissance de la mission des bénévoles. Nous souhaitons d’ailleurs améliorer leur accueil, à travers la création d’un livret d’accueil et d’une charte spéciale bénévoles, en collaboration avec d’autres Emmaüs en France ».
Claire Plisson