Elle harcelait les enfants de ses voisins dans le Puy-de-Dôme : "Ils sont de mèche contre moi"
La prévenue, âgée de 50 ans, est sous traitement quotidien et suivie en psychologie. "Avec de l’alcool et les drogues, ça explose…", admet-elle.La victime et son fils de 7 ans se sont installés en 2021 dans une maison mitoyenne de la sienne. Le début des ennuis. Plusieurs plaintes sont déposées pour des troubles du voisinage. Elle accuse également la quinquagénaire d’insulter et de menacer les enfants du quartier, mais aussi de tenter de l’intimider en passant devant sa fenêtre un sabre à la main. Sans oublier des menaces de mort circonstanciées en mimant un coup de couteau, un égorgement…"Si elle entend des voix…", intervient la prévenue durant l’énoncé des faits par le président Stéphane Descorsiers. C’est pourtant elle qui est régulièrement hospitalisée sous contrainte. "Elle a fait une fixette sur moi et me fait hospitaliser tous les quatre matins", se défend-elle.
"Cette personne nous a pourri la vie"Les craintes des voisins ne cessent pas pour autant. Au contraire. La mère de famille dépose une nouvelle plainte en mai 2022, qui lance l’enquête de police. "Il a fallu qu’on déménage en 48 heures pour notre sécurité. Cette personne nous a pourri la vie et rendu malades", raconte-t-elle à la barre du tribunal de Clermont-Ferrand.
Elle n’est pas la seule à subir les foudres de la quinquagénaire qui va jusqu’à l’attendre devant la canisette alors qu’elle sort son chien avec son fils. Parfois accompagnée, elle les menace de mort à nouveau : "Demain, je vais aller t’égorger à l’école et après, je m’occuperais de ta s… de mère."
Pour la prévenue, il s’agit d’un complot : "Ils sont tous de mèche contre moi. Il m’est tout reproché alors que c’est son copain qui m’a tapé dessus. Dès qu’elle me voit à sa fenêtre, elle court avec son gamin comme si j’étais une terroriste. Maintenant, je reste toute seule, comme ça, y’a plus d’histoire."
Interrogés par la police, les riverains livrent toutefois la même version que la victime. Expliquant que souvent, la nuit, la prévenue hurle et jette des objets. Ou encore qu’ils l’ont déjà vue à plusieurs reprises menacer des personnes avec un couteau. "Elle avait une haine pour les enfants et s’en prenait aux familles qui en avaient. Elle leur fait peur donc ils n’ont pas voulu témoigner", indique Françoise Chadefaux au parquet.
Son casier fait état de dix-huit mentions, notamment pour des affaires en lien avec les stupéfiants et des violences. "Je vais vous demander la relaxe car ce dossier est vide", plaide néanmoins Me Marie-Françoise Villatel en défense.Relaxée pour les menaces, sa cliente est en revanche condamnée pour harcèlement à un an de prison, dont quatre mois avec sursis probatoire. Un précédent sursis à hauteur de trois mois est aussi révoqué, soit un total de onze mois ferme.
Julien Moreau