Un instrument de musique de près de deux siècles est à sauvegarder dans cette église
Il joue encore un peu, quand on le remplit d’air par la pédale de gauche, et qu’on appuie sur ses touches qui semblent d’ivoire. Mais sous le regard d’Alain Gironde, le vieil instrument niché dans un creux de l’église de Châteldon, porte les stigmates du temps. "On estime la construction de cet harmonium à 1850, environ".
Une rénovation estimée à 10.000 €Alors, l’association d’éducation populaire a décidé de s’emparer du problème, pour faire restaurer cet objet, à la symbolique forte, à l’histoire précieuse, pour la commune. Cette association, c’est justement Alain qui en est le président. Fondée en 1936, elle a pour mission aujourd’hui, après avoir eu la charge de l’école religieuse de la commune par le passé, de sauvegarder l’art sacré de Châteldon.
"Nous avons déjà soumis des dossiers de rénovation à la Drac, avance Alain Gironde. Un banc, un tableau, et une statue, tous présents dans l’église, classée monument historique. Car on ne peut rien faire sans l’accord du conservateur régional, il faut donc une étude préalable".
Après des démarches administratives assez lourdes, l’association a pu bénéficier d’un prix, de la part de la Fondation des objets d’arts français, pour la restauration d’un tableau.
Comme on a eu ce prix l’an dernier, on s’est dit qu’on ne pourrait rien avoir cette année. Mais Maître Jalenques, représentant régional de la fondation des objets d’art et commissaire-priseur, m’a appelé en me disant d’envoyer un autre dossier, car nos demandes sont très bien présentées. Alors nous avons choisi l’harmonium.
Un choix dicté par l’estimation de la rénovation, environ 10.000 €, qui, grâce à un nouveau prix, ne pénaliserait pas trop le budget communal. Un facteur d’orgue est venu à la rencontre de l’harmonium, le déclarant "globalement en bon état". Mais la pédale droite de soufflerie ne fonctionne plus, tous les feutres sont à changer, et le circuit d’air est à revoir. Le bois lui, est en parfait état.
L’harmonium dans les archives de 1906Si on estime donc sa construction au milieu du XIXe siècle, on pense aussi qu’il a toujours été dans l’église. "En 1906, quand on a procédé à l’inventaire obligatoire décidé par l’État pour affecter le patrimoine de l’Église aux communes lors de la séparation, l’harmonium faisait partie de l’inventaire, ce qui a été retrouvé dans les archives", explique Alain Gironde.
Un instrument de musique dédié autrefois à l’animation des cérémonies religieuses, et bien moins coûteux qu’un orgue. "Aujourd’hui, personne n’en joue depuis longtemps. Mais c’est important d’assurer la conservation du patrimoine, en bon état", considère Alain. Concernant le retour du dossier de restauration, parti au mois de mai, la réponse devrait intervenir avant la fin juillet.
Alexandre Chazeau