L'association Queer Auvergne s'inquiète : avec l'extrême droite : "Nous serons en danger dans l'espace public"

Jamais l'association Queer Auvergne ne s'était engagée pour un parti politique ou un candidat. Pourtant, avant le premier tour des législatives, ses membres ont tracté. Pour le Nouveau Front populaire, cela va presque de soi. "Dans les réunions que nous avons eues, j'entendais "On y va pour ne pas mourir", explique Beryl Esbrayat. Nous avons peur. Peur pour notre sécurité."

Pour autant, Beryl comme les autres membres ne sont pas surpris. "Giorgia Meloni en Italie, au Danemark, en Hollande... Nous ne sommes pas aveugles, l'Europe est en train de se fasciser." La crainte n'est pas tant sur des lois LGBTphobes potentielles, mais plutôt sur une multiplication des actes malveillants. 

Nous serons en danger dans l'espace public. Nous avons peur que les membres du GUD (*) estiment que ce n'est pas si grave de casser du PD, qu'ils se sentent pousser des ailes. Voire, disons-le, qu'ils soient soutenus par le gouvernement. Ce qui nous fait peur, c'est le sentiment d'impunité

L'inquiétude est aussi interne. La communauté queer n'échappe pas à la vague d'extrême droite. "Il y a énormément d'inquiétude à voir des personnes LGBT qui se revendiquent des valeurs du RN. Et il y en a de plus en plus. Comme si elles étaient amnésiques. Pour ces gens, les LGBTphobes sont chez les musulmans, les sans-papiers... Ce sont des idées qu'implante le RN dans la tête des gens. Ils prennent vos peurs et désignent toujours le même responsable. Ce sont des conneries, chez Queer Auvergne, il y a 50 % de musulmans."

(*) : Groupe union défense, groupuscule d'extrême droite.

Simon Antony