Législatives : la nouvelle mise en garde de l’Académie des sciences
Un appel à "la vigilance de nos concitoyens et de nos élus quant au respect des valeurs et principes que porte la science". A l’approche du second tour des élections législatives, dimanche 7 juillet, l’Académie des sciences a tenu à se démarquer nettement du parti de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, dans un communiqué publié ce mercredi 3 juillet.
"Dimanche prochain, les Français sont appelés à un choix critique au moment où le Rassemblement National et ses alliés pourraient accéder au pouvoir", prévient l’Académie des sciences.
Celle-ci juge qu’il est "crucial de rappeler qu’un repli sur soi ne peut apporter de solution" et ce "alors que la connaissance ne peut progresser que dans un monde ouvert et sans frontières scientifiques". Ce "repli sur soi" ne "pourrait qu’être préjudiciable à l’élaboration des savoirs, à l’éducation, à la santé, à la culture, au rayonnement de la France et à la compétitivité de son économie, bref à notre bien-être commun, et il conduirait à l’isolement et l’affaiblissement de notre pays", juge l’assemblée de scientifiques.
"Libre circulation des scientifiques et des idées"
L’Académie des sciences souligne par ailleurs "l’absence totale de crédibilité des déclarations programmatiques du Rassemblement national, sur des sujets scientifiques et technologiques cruciaux pour l’avenir de la France" et "appelle donc tous les citoyens à tenir compte de ces éléments lors de leur vote du 7 juillet" au second tour du scrutin.
Le 18 juin dernier, déjà, dans une rare communication consacrée au débat public, l’Académie des sciences avait déjà mis en garde contre le choix d’un "repli sur soi, prôné par certains" qui "nuirait gravement à la recherche" et au rayonnement scientifique de la France. A l’approche des élections législatives, l’assemblée de scientifiques "appelait" dans un communiqué "à la vigilance quant au respect de valeurs essentielles en démocratie" telles que "les porte la science". Elle soulignait la nécessité d’une "libre circulation des scientifiques et des idées" qui "implique de garantir une libre circulation des étudiants, des chercheurs et des universitaires, sans tracasserie administrative, quels que soient leurs pays d’origine".
Quelques jours plus tôt, l’association des directeurs d’établissement France-Université faisait elle aussi part de ses craintes, dans des termes similaires. Et quelque 800 figures de la science et patrons de grandes instances (CNRS, l’INSERM, Institut Pasteur…) ont appelé le 23 juin à ne laisser "aucun obscurantisme nous envahir", dans une tribune au Monde.