1924 à 2024 : La longue histoire de la boule lyonnaise à Issoire
Punaisées sur un panneau, dans un coin du boulodrome, photos et coupures de journaux retracent 100 ans de boules lyonnaises à Issoire. Les équipes ayant participé aux championnats de France, les présidents, les amis… L’histoire de cette discipline s’écrit encore aujourd’hui, en 2024, grâce aux efforts communs d’une poignée d’adhérents, vingt-six précisément.
Même si le club est "vieillissant", la flamme, elle, reste intacte. Et pour souffler les 100 bougies d’un anniversaire peu ordinaire pour une association sportive, les bénévoles préparent les festivités depuis des mois. Néanmoins, comme pour chaque évènement d’envergure, les dernières heures sont toujours les plus intenses.
Souvenirs de partiesAu boulodrome du Pré-Rond, les adhérents du club s'étaient rassemblés pour les ultimes préparatifs du centenaire.Trois jours avant le jour J, tous s’affairent à nettoyer les lieux afin que tout soit prêt. Le terrain fait l’objet d’une attention particulière. Un arrosage léger permet d’hydrater et d’entretenir la fine couche de terre et d’éviter ainsi le soulèvement de poussière. Huguette Mézonnier, la trésorière, et Anne Bol, secrétaire adjointe, sont, elles aussi, très impliquées dans les préparatifs. "Il faut que tout soit parfait." Et on comprend aisément pourquoi.
"Le grand concours de boules réunit 28 quadrettes des clubs du Puy-de-Dôme, de Haute-Loire, du Cantal, de la Loire et de l’Hérault, dès 8 heures. La plupart viennent à cinq au minimum, avec un remplaçant donc. En tout, on accueille 140 personnes pour le repas. Les tables seront dressées au beau milieu du boulodrome et, ensuite, nous reprendrons les parties à l’extérieur", détaillent le président Jean-Luc Oudoul et le secrétaire Roland Lacombe. Le public peut assister aux parties et découvrir la longue, l’autre nom de la boule lyonnaise.
L'escrime, la boxe... et la longuePascal de Iaco, adepte depuis 1956.Lorsqu’ils ont cinq minutes, les bénévoles prennent un moment pour regarder, avec un brin de nostalgie, les photos en noir et blanc de la place de la Montagne où, de 1924 à 2018, les joueurs de boules lyonnaises avaient leurs habitudes.Pascal De Iaco, 91 ans, se souvient de cette époque. "J’ai commencé en 1956. Je venais jouer quand j’avais terminé le travail. J’avais essayé l’escrime, même la boxe, mais je préfère la boule pour les copains et l’amitié. Pour que ce soit plus pratique, je laissais mon jeu de boules au bistrot du coin", sourit-il.
Place de la MontagnePendant plusieurs années, la ville a compté jusqu’à trois lieux de rencontre pour la pratique de ce sport. Et autant de clubs (du Faubourg, du Petit Mas et La boule issoirienne). La place de la Montagne, où cinq jeux avaient été tracés, ne suffisait plus lorsqu’un concours important était organisé. "On jouait donc sur toute la place de la Montagne", indique Roland Lacombe. Autrement dit, sur l’actuel parking. Ce qui n’était pas sans causer quelques désagréments.
"Les services de la mairie étaient obligés de préparer des terrains avec du sable », poursuit-il. En 1991, la municipalité a donc décidé de construire les terrains extérieurs, le quartier du Pré-Rond. Puis d’ériger le boulodrome en 2001.Les règles sont parfois complexes et les parties peuvent durer des heures (photo David Allignon). Ce déménagement du centre-ville vers le quartier périphérique a eu un effet que le club n’avait pas soupçonné et a maorcé son déclin. "On venait s’entraîner place de la Montagne où les gens regardaient et venaient essayer avec nous. Après ça, nous n’étions plus autant exposés et ça a contribué à la baisse de fréquentation", analyse Jean-Luc Oudoul. Pour autant, la passion n’a pas diminué et tous espèrent maintenir la longue à Issoire encore… 100 ans.
Pratique : Entraînements les lundi, mercredi et vendredi au boulodrome, de 14 heures à 18 heures. Renseignements : 06.84.63.20.42.
David Allignon