Pourquoi ces élections sont-elles une bonne affaire financière pour le RN ?

En France, « 40 à 50 % du budget des partis politiques proviennent de l’aide publique, voire jusqu’à 80 % pour Renaissance », rapporte l’ex-député PS René Dosière, Président de l’Observatoire de l’éthique publique. Essentielle à leur survie, cette dotation versée par l’État aux partis chaque année est calculée sur la base des scores obtenus aux élections législatives. La répartition entre les formations de cette aide de 66,5 millions d’euros se divise en deux parts.

Une première partie – 32 millions d’euros en 2024 – est fixée à partir du nombre de voix récoltées par le parti au premier tour des législatives. Seule obligation, investir au moins 50 candidats récoltant un minimum de 1 % des voix dans leur circonscription. Ce budget est ensuite divisé par le nombre de votants dans le pays. Une voix représentait ainsi 1,61 euro de dotation en 2024. Pour la prochaine mandature, il est déjà possible de prévoir qu’« avec près de 33 millions de votants le 30 juin, chaque voix devrait rapporter environ 1 euro aux partis », calcule René Dosière. Avec 9.379.092 suffrages au premier tour, le RN devrait empocher gros.

La seconde partie de ce financement public se base quant à elle sur le nombre de parlementaires. Environ 37.000 euros sont versés par député ou sénateur investi. Ainsi, avec 126 députés élus le 7 juillet 2024 contre 88 en 2022, le Rassemblement national devrait bénéficier de 1,4 million d’euros en plus chaque année. Avec 149 députés en moins, Renaissance devrait au contraire perdre plus de 5 millions d’euros.

Victor Delair