De l’école primaire locale à la Coupole

C’est à Condat-en-Combraille, d’où il est originaire, que Jean-Michel Mouton a célébré sa nomination à l’Académie des inscriptions et Belles Lettres.

Quand il n’est pas à Paris ou au Moyen-Orient, il passe du temps dans sa maison familiale. 

Quand il n’est pas à Paris ou au Moyen-Orient pour exercer ses fonctions, Jean-Michel Mouton passe du temps dans sa maison familiale de Condat-en-Combraille.

Il a appris à lire, écrire et compter à l’école communale, puis il a rejoint le collège de Giat pour compléter le premier cycle scolaire.

Très bon élève, il se passionne très tôt pour l’histoire qui guide encore aujourd’hui sa vie professionnelle.

Le jour de l’été, en séjour à Condat, Jean-Michel Mouton a appris une bonne nouvelle que peu de gens attendent : son élection à l’Académie des inscriptions et Belles Lettres (*) qui signe un parcours remarquable de la Combraille à la Coupole. L’apogée d’une carrière, en quelque sorte.

Après le collège, puis le lycée Blaise-Pascal à Clermont-Ferrand, Jean-Michel Mouton rejoint la capitale pour la Sorbonne, où il décroche licence et maîtrise d’histoire avec mention très bien en études arabes et de civilisations islamiques.

Agrégé d’histoire, avec DEA et doctorat, il entame une carrière d’historien comme professeur au début des années 1990. Il intègre plus tard l’Institut français d’archéologie orientale du Caire, devient maître de conférences à l’aune des années 2000 et professeur des universités. Il enseigne à Lyon puis à Paris.

Depuis 2005, il est directeur d’études à l’École pratique des Hautes études, spécialiste des mondes musulmans.

Spécialiste de Saladin, il a écrit, chez Gallimard, Saladin, le sultan chevalier , en 2001, ouvrage réédité en 2006. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, a dirigé l’édition d’autant d’ouvrages collectifs, participé à des articles de recherche et d’encyclopédie.

Comme chercheur, il participe et dirige des chantiers de fouilles en Libye, en Syrie (à Damas, dans le contexte ambiant qui préfigure la guerre civile vers 2010), au Liban où il était encore il y a quelques mois pour clore une mission franco-libanaise sur le site d’une forteresse construite au temps des croisades. Avec des collègues de cette mission, il avait organisé, l’hiver dernier, une master class en archéologie à l’école communale condatoise pour initier les écoliers à cette science.

Ce 21 juin est un moment fort pour celui qui est resté attaché à sa commune d’origine et c’est ici qu’il a célébré cette élection magistrale, avec sa famille et ses amis, fiers et heureux de compter un académicien parmi leurs proches, un titre imposant qui ne changera pas la modestie de l’homme et sa familiarité avec les gens d’ici.

(*) Fondée en 1663, sous le règne de Louis XIV et à l’initiative de Colbert, l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres est l’une des cinq académies dont la réunion forme l’Institut de France. Elle est installée depuis 1805 dans le Palais de l’Institut, ancien Collège des quatre nations, dont la célèbre Coupole fait face au Louvre.