Haute-Loire : il va recevoir la Légion d’honneur pour son parcours exemplaire
Ludovic Masson s’engage en 1991, à l’âge de 17 ans et demi, dans les troupes de marine, intégrant les forces spéciales. Lors de ses classes, il s’illustre en terminant major de sa promotion.L’année suivante, il part au Gabon pour un sommet France - Afrique afin de faire l’un des stages commando les plus durs au monde en jungle, ainsi qu’un stage survie de quinze jours. Pour son comportement exemplaire durant son séjour, il est félicité est envoyé au CME (Certificat militaire élémentaire) où il termine premier et évolue rapidement au grade de Caporal.
Yougoslavie, Centre Afrique, Afghanistan…En 1993, ce parachutiste chevronné part servir en République de Centre Afrique pour visiter les villages reculés et intercepter des groupes rebelles. L’année suivante, c’est en mission en Yougoslavie qu’il se rend, intégrant le groupe anti-sniping de Sarajevo composé des meilleurs tireurs d’élite, ce qui lui vaudra sa première citation.
Citations, grades, médailles…De retour en France, à peine ses sacs défaits, le militaire se porte volontaire pour partir au Rwanda afin d’évacuer des ressortissants français. Il se verra remettre sa 2e citation pour avoir protégé un village en proie au génocide, avec des combats qui auront duré 36 heures.Promu Caporal-chef en 1995, Ludovic Masson rejoint ensuite Sarajevo où 14 otages ont été capturés sur un poste français. De retour, il repart en Centre Afrique où le pays instable va rapidement conduire son unité sur Bangui afin d’évacuer les ressortissants français et de sécuriser l’aéroport.Détecté pour devenir sous-officier, il est envoyé en examen au CT1 renseignement. Ludovic Masson est félicité pour avoir fini 2e du stage de certification technique premier degré. Il lui est alors proposé un séjour famille de deux ans en République de Côte d’Ivoire où il va occuper la fonction de chef de patrouille de reconnaissance et participer à plusieurs déploiements interarmées au Togo, au Bénin, au Cameroun et au Sénégal.À son retour en 1998, il intègre la 172e promotion à Saint-Maixent-l’École (Deux-Sèvres) dont il termine 2e sur plus de 350 sous-officiers, accédant ainsi au grade de Sergent.De 1999 à 2004, Ludovic enchaîne les départs en opérations extérieures : Djibouti, Macédoine, Afghanistan, Tchad, Kosovo et Côte d’Ivoire.En 2004, le Sergent-chef est blessé en Côte d’Ivoire (lire en encadré). De retour en France et après de nombreux séjour en hôpital militaire, il est déclaré inapte aux opérations extérieures, ce qui le contraint à demander une mutation dans sa région de naissance, l’Auvergne, où il rejoindra le 92e RI à Clermont-Ferrand. Nommé Adjudant en 2007, il prend la fonction de chef du bureau environnement humain afin de s’occuper des familles et des blessés dont il connaît bien le parcours difficile.Ludovic Masson voulant toujours mettre son expérience et son dévouement à contribution, il partira deux fois à Chypre pour le soutien psychologique des militaires rentrant du Mali et d’Afghanistan.
En soutien aux blessésEn 2008, il rejoint les membres de l’Union des blessés de la face et de la tête (les gueules cassées) et prend la fonction de délégué de la région Auvergne où il va contribuer activement au soutien des membres blessés.Apprécié pour sa rigueur et son dévouement, celui qui sera aussi champion de France militaire de rugby avec le 92e RI en 2009 et 2011, est nommé Adjudant-chef. Ne pouvant plus accéder aux examens pour devenir officier à cause de sa surdité, il décide de mettre fin à sa carrière pour prendre sa retraite et sera nommé au grade de Major après 29 années de bons et loyaux services.C’est en raison de ce parcours exemplaire rendu possible grâce au soutien de son épouse Marie et de ses enfants Théo et Jade que Ludovic Masson recevra le grade de chevalier de la Légion d’honneur, dimanche 14 juillet à 17 heures, avenue de la Gare, à Issoire.
Blessé en Côte d’Ivoire en 2004En 2004, le Sergent-chef Ludovic Masson est blessé physiquement lors de sa participation aux actions du GTIA de l’opération Licorne, en Côte d’Ivoire. Son pilote, hélas, décédera dans ses bras lors des bombardements de Bouaké qui ont fait neuf morts et 45 blessés dans son unité. Malgré sa blessure, il voudra continuer et passera en tête avec sa patrouille, essuyant des tirs rebelles sur chaque check point pour éclairer la progression des troupes jusqu’à Abidjan, où le chaos et les pillages mettent la vie des ressortissants en danger. Pour cette action, il recevra une 3e citation à l’ordre de l’armée.