Comment la CGT veut faire pression sur Macron pour obtenir un Premier ministre du NFP
Ce sont des actions censées retentir comme un avertissement pour le chef de l’Etat Emmanuel Macron, dont le gouvernement reste à être nommé. Le 18 juillet, premier jour de législature de l’Assemblée nationale nouvellement élue, les cheminots de la CGT comme leurs homologues des secteurs de l’énergie appellent à des rassemblements devant les préfectures et le Palais Bourbon, pour "exiger la mise en place d’un gouvernement issu du Nouveau Front populaire".
EXIGEONS LE RESPECT DES URNES ! #progressocial @cgtcheminots @lacgtcommunique pic.twitter.com/XMiyH1Fnhs
— CGT Cheminots (@cgtcheminots) July 10, 2024
Le syndicat entend faire pression pour que le président de la République appelle le Nouveau Front populaire (NFP), force politique avec le plus d’élus à l’Assemblée nationale mais sans majorité absolue, à gouverner.
"Pression populaire"
"Il faut une pression populaire, citoyenne, pour que le résultat des élections soit respecté", a déclaré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet sur LCI jeudi matin. Sortant de son silence trois jours après le second tour des législatives, le président s’est adressé mercredi aux Français dans une lettre en demandant aux "forces politiques républicaines" de "bâtir une majorité solide" pour gouverner. "Personne ne l’a emporté dimanche", a-t-il déclaré, scandalisant la gauche qui continue de revendiquer le gouvernement. "Il faut qu’il entende le résultat des urnes", a estimé Sophie Binet. "Emmanuel Macron doit prendre acte du fait qu’il a perdu, doit nommer le Premier ministre qui sera proposé par le Nouveau Front populaire et laisser le Nouveau Front populaire travailler avec l’Assemblée pour construire des majorités."
"S’il ne respecte pas le résultat des urnes, il risque encore une fois de plonger le pays dans le chaos", s’est inquiétée la numéro 1 de la CGT. Sophie Binet a rappelé que la priorité pour son syndicat était d'"avoir un gouvernement, quel qu’il soit, qui abroge la réforme des retraites, qui augmente les salaires et qui donne de l’argent pour nos services publics".
"Appliquer le programme du bloc qui arrive en tête"
Estimant que les relations avec la CFDT étaient toujours "excellentes", Sophie Binet a promis une communication "dans les prochains jours" sur des "revendications sociales" communes. Dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon propose en outre aux parlementaires et à tous les élus locaux qui veulent agir pour le progrès social de travailler ensemble."
Le soulagement des résultats ne doit pas se transformer en ‘surtout, ne changeons rien’. Sauf à se préparer au pire encore une fois", écrit-elle, jugeant "légitime" que ce soit le "bloc qui arrive en tête" qui "pose les conditions et qu’on parte de leur programme".
Interrogé par L’Express, le chef de file des socialistes Boris Vallaud ne dit pas autre chose. "Nous sommes prêts. Que le président nomme un gouvernement issu du Nouveau Front populaire !". Et d’ajouter : "Les Français ne font plus confiance au président de la République pour leur indiquer un chemin. Ils l’ont choisi malgré lui. Emmanuel Macron n’a plus la main. Le pouvoir n’est pas à l’Elysée mais au Parlement. Ce chemin, c’est le Nouveau Front Populaire au gouvernement pour appliquer au plus vite les mesures d’urgence sociale attendues par les Français…"