Tout un festival dans le Cantal pour promouvoir les sonneurs de trompe

« On sonne à l’oreille et on joue dehors dès qu’on le peut, c’est le mieux. » Devant la salle polyvalente de Crandelles, ce soir-là, Fabien Naudet, délégué Cantal des trompes de chasse, fait une démonstration de souffle avec son groupe. Passionné par l’instrument, il a réussi avec succès à organiser avec la Fédération internationale des trompes de France une première édition du festival international de trompes de chasse, l’été dernier, à Saint-Martin-Valmeroux. Une première dans le Cantal dans toute l’histoire de ce festival réunissant les meilleurs sonneurs du monde venus tenter de remporter le championnat de France (ouvert aux nationalités). Et il rempile pour une seconde édition, les 31 août et 1er septembre, toujours à Saint-Martin.

Le Débuché du Cantal en répétition à la salle polyvalente de Crandelles. Photo MR

Dans le groupe du Débuché du Cantal, le seul du département affilié à la Fédération, ils sont six à pratiquer cette passion pas forcément répandue en Auvergne mais plutôt dans le centre de la France.

Il n’est pas obligatoire de connaître le solfège, il faut juste s’écouter les uns et les autres. On joue des morceaux de 5 minutes que l’on connaît par cœur. Il y a des morceaux de véneries, de 30 secondes à deux minutes, qui ont été composés par le marquis Marc-Antoine de Dampierre au XVIIIe siècle, et des fantaisies, plus longues, des fanfares. Car à l’origine, la trompe était un moyen de communication, notamment pour les chasseurs, comme le téléphone aujourd’hui, chaque animal avait sa fanfare. J’ai découvert cette musique quand un copain l’écoutait dans sa voiture, je me suis moqué au début et puis j’ai essayé et j’en fais depuis 2006.

Pour les répétitions, ils font exceptionnellement l’impasse sur la tenue, le gilet de vénerie et la redingote, mais pour les représentations, elle compte et reflète une tradition patrimoniale ancrée dans cette musique. Chaque groupe (ou équipage) a des boutons personnalisés sur l’habit. La trompe de chasse (et l’art d’en jouer) a tout de même été inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco.

Des stages organisés dans le Cantal

« L’instrument est en laiton, cuivre et zinc et on n’a pas la même embouchure selon ce que l’on veut jouer, apporte Gérard, sonneur depuis 27 ans. Le cor mesure 4,545 m enroulés sur trois tours et demi. Ce qui nous plaît, c’est l’harmonie que cela dégage. Les notes sont faites simplement avec la langue et le souffle. On joue à l’oreille, ça se travaille mais il faut être motivé, que cela plaise. »

On joue à l'oreille et on s'écoute les uns les autres. Photo MR

Le Débuché du Cantal participe (ou organise) régulièrement des stages. Le prochain, en avril 2025, réunira à Aurillac des moniteurs de toute la France. Mais leur grand rendez-vous sera les 31 août et 1er septembre à Saint-Martin-Valmeroux.

Après une première édition du festival couronnée de succès (530 participants, 500 entrées au concert d’ouverture, 3.000 repas servis et des musiciens et amateurs venus de France, Allemagne, Italie, Belgique…), la seconde promet à nouveau de beaux moments. Pour lancer le week-end, vendredi 30 août, un grand concert d’ouverture sera donné à 19 h 30 sur l’esplanade du gymnase avec les Échos des montagnes et les Amis des étangs des Landes (tarifs : 12 €, 10 € pour les adhérents de la Fédération, gratuit pour les moins de 12 ans, sur réservations auprès de la Fédération au 02.38.77.08.56, fift.org), suivi d’un repas. « Ce sont deux groupes avec des champions nationaux et les meilleurs sonneurs d’Auvergne-Rhône-Alpes », précise Fabien Naudet.

Samedi 31 août et dimanche 1er septembre, dès 8 h 30, autour du camping, le long de la Maronne, les championnats de France et international, les championnats toutes catégories, le concours débutants, mettront sur le devant de la scène les concurrents aux épreuves solo, duo, trio et fanfares. Un village d’une quarantaine d’exposants rassemblera également, notamment, des facteurs de trompes. Des activités nature seront proposées toute la journée. Entrée gratuite.

Magali Roche