À la Seine comme à la ville
Mme Oudéa-Castéra se baigne…
Ce n’est pas faire preuve d’une ironie particulièrement blessante de dire que depuis les derniers résultats électoraux de la macronie, les membres du gouvernement se retrouvent le bec dans l’eau, une eau qui leur monte jusqu’aux narines. Chacun peut en effet convenir que Mesdames et Messieurs les ministres, emportés qu’ils sont par la vague contraire, se trouvent en perdition, cherchant désespérément à s’accrocher à la bouée qui pourrait les sauver de la noyade.
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Telle est la triste situation que Madame Oudéa-Castéra, ministre des Sports, de la Jeunesse et des Jeux Olympiques, subit elle aussi ces jours-ci à la ville, je veux dire dans sa vie professionnelle. Courageuse, on pourrait même dire téméraire, elle se sera dit que pousser la symbolique jusqu’à passer de la ville à la Seine ne manquerait pas d’allure. Potion amère pour potion amère, celle qui coule sous le pont Mirabeau vaut bien celle de la déconfiture.
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Elle choisit non pas le Pont Mirabeau, mais celui des Invalides. Un clin d’œil peut-être destiné à suggérer qu’un hommage en ce lieu de célébration des héroïsmes exemplaires lui conviendrait assez si son acte remarquable venait à mal tourner ? Cet acte, on l’aura compris, n’est autre que plonger – ou glisser, il y a polémique là-dessus comme il y a polémique sur tout et rien de nos jours – dans cette eau dont il faut bien dire que, même examinée distraitement à l’œil nu, elle ne donne guère envie de s’y abandonner. Madame Oudéa-Castéra n’écoutant que son courage et se bouchant probablement le nez, la bouche, les oreilles l’a fait, elle. Plouf ! Admirable.
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De l’autre côté du fleuve, Madame Hidalgo, qui se voit privée de la gloire d’être la première, enrage. Il est vrai que sa grande aisance à patauger dans le cloaque aurait dû lui assurer une indiscutable légitimé à s’immerger avant tout le monde dans ce milieu aqueux des plus incertains. Qu’importe : rendez-vous est pris pour ces jours prochains. En espérant qu’entre-temps l’audacieuse pionnière ne nous fasse pas une poussée d’urticaire purulent ou de courante pernicieuse. Ce serait évidemment extrêmement embêtant, non seulement pour Madame Hidalgo mais pour les manifestations olympiques prévues. Heureusement, il reste Monsieur Hollande. Je le soupçonne de se tenir en embuscade, lui en qui son doux partenaire du programme Titanic-NFP, M. Mélenchon, voyait voilà peu un émérite capitaine de pédalo. Faute de mieux, ne pourrait-il pas assurer les animations de substitution, lui qui vient de prouver une fois encore que la fange, le déshonneur et le ridicule ne le rebutaient en rien ?
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