À Néris-Les-Bains, la fête de la Belle Époque est à la mode

Un pas en avant puis un tour sur soi-même. La chorégraphie de la compagnie Impressionne-moi captive la foule présente sur l’esplanade du Casino de Néris-les-Bains, hier. Cette démonstration de quadrille américain, danse phare des bals du XIXe siècle lance la fête de la Belle Époque.

Vingt-sixième édition

Pour la vingt-sixième année, le service événementiel de la mairie propose de replonger au temps de la Belle Époque, dans l’ébullition intellectuelle des deux décennies précédant la Première Guerre mondiale. "Il y a une belle ambiance, contemple Mireille Borday, retraitée montluçonnaise. Et puis, c’est important de partager nos racines avec les jeunes avant que ces danses traditionnelles ne tombent dans l’oubli", considère cette habituée. "Cet événement clef marque le début de l’été", comme l’introduit Marylène Cortay, responsable du service événementiel. Le thème de cette édition : la mode.

Des costumes disponibles à la location

Ce style rétro est arboré pour l’occasion par Nadège Béchu et Joëlle Achillee, fondatrices de l’association Au bonheur des dames. Les deux créatrices vêtent les promeneurs qui ont accepté de se prêter au jeu : "Je m’inspire des films d’époques comme pour cette création qui est inspirée d’Autant en emporte le vent", présente Nadège Béchu. Des entreprises locales, comme Pénélope ou la Taverne des Jeanne, ont également fourni des vêtements.

Sous les atours d’un officier, Max Bertrand, employé au service animation, propose des friandises et s’assure, sabre en main, que la fête bat son plein : "Pour une semaine, les costumes sont disponibles à la location, raconte l’employé, au théâtre André Messager. Les gens peuvent participer au défilé costumé qui clôture la journée".

"De l’interaction"

À en deviner la longue file qui se presse sous le chapiteau du caricaturiste le "Père Lachaize", ces curieux espèrent conserver un souvenir de ce retour dans le temps. Un peu plus loin, plusieurs artisans, dont Carole Bougerol qui propose du linge de maison à partir de tissu recyclé, présentent leurs créations : "C’est une belle opportunité. Cette fête attire du monde", confirme la commerçante. "Le patrimoine thermal de la ville met dans l’ambiance. Le décor est planté", résume Marylène Cortay.

Des réjouissances qui amusent les touristes. Attendant le concert du swing band Lady Birds, Jocelyne Pamart et ses camarades de cure s’émerveillent aussi du charme de la cité.

 "On se retrouve ici tous les ans. C’est familial et il est sympathique de pouvoir voir des costumes et des voitures d’époque".

Ces "drôles de dames"  s’interrompent le temps d’admirer la montgolfière et l’autruche des Filles de l’air.

À vrai dire, ces marionnettistes rompues aux arts du cirque passent difficilement inaperçue.  "Au volant" de ce char, Constance présente leur spectacle :  "Aujourd’hui, on déambule et on improvise avec les enfants, les animaux…"Marylène Cortay appuie cette volonté de faire participer tout le monde : "Nous voulions proposer de l’interaction. La compagnie À la cour impériale propose de s’initier aux danses de ce temps".

La marionnettiste Lison apostrophe les passants à dos d'Autruche.C’est un tout autre type de chorégraphie qui interpelle le regard. Tout droit sortis d’un film de cape et d’épées, David Astier et ses deux compères s’affrontent dans un balai de contres et de coups d’estocs. Ces adhérents du SBF clermontois présentent un art martial du XIXe  siècle méconnu du grand public : la canne de combat française. "La discipline est très physique et technique. Elle possède une dimension artistique puisque les touches sont spectaculaires", explique le tireur. Une plongée dans le passé qui a réussi à s’inscrire dans son temps. 

Céline Deveau