Tentative d'assassinat de Trump : Joe Biden lance un appel au calme
La politique n'est pas un "champ de bataille meurtrier". Joe Biden a appelé dimanche 14 juillet les Américains à faire "baisser la température" de la vie politique du pays, au lendemain de la tentative d'assassinat contre l'ancien président républicain Donald Trump, que les enquêteurs considèrent comme "un acte potentiel de terrorisme intérieur". Le président américain s'adressait solennellement à ses concitoyens depuis le Bureau ovale à la Maison-Blanche.
"La violence ne doit pas devenir quelque chose de normal", a-t-il affirmé. "Plus les enjeux sont élevés, plus les passions sont ardentes", a ajouté le président américain. "Si fortes soient-elles, nos convictions ne doivent jamais sombrer dans la violence. (...) Il est temps de se calmer." Il avait déjà appelé dimanche les Américains à "s'unir en tant que nation", après avoir eu samedi soir une "courte mais bonne conversation" avec son rival à la présidentielle de novembre.
Le président Biden a annoncé dimanche avoir ordonné une "enquête indépendante" sur les circonstances de la tentative d'assassinat contre Donald Trump. L'ex-président de 78 ans et de nouveau candidat à la Maison-Blanche a été blessé à l'oreille et évacué, la joue ensanglantée, après plusieurs tirs lors d'un meeting samedi à Butler en Pennsylvanie, qui ont fait un mort et deux blessés graves parmi les spectateurs.
Avant d'être évacué, l'ex-président a levé le poing en l'air en signe de défi, une image qui tourne en boucle et déjà devenue historique. "Seul Dieu a empêché l'impensable de se produire", a assuré dimanche le candidat républicain sur sa plateforme Truth Social. "A cet instant, il est plus important que jamais que nous nous tenions unis", a ajouté l'ex-président.
Biden appelle à ne pas tirer de "conclusions hâtives"
Donald Trump est arrivé dimanche soir dans le Wisconsin, à Milwaukee, dans le nord-est des Etats-Unis, où les républicains doivent officiellement l'investir comme leur candidat à la présidentielle face à Joe Biden. Le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités politiques, s'est dit "totalement prêt" à y garantir la sécurité, malgré les doutes soulevés par la tentative d'assassinat. "Je ne peux pas permettre à un tireur ou à un assassin potentiel d'imposer un changement de programme ou quoi que ce soit", a insisté Donald Trump dimanche sur son réseau Truth Social.
Le tireur identifié comme Thomas Matthew Crooks, 20 ans, a tiré plusieurs coups de feu du toit d'un bâtiment à l'extérieur du périmètre du meeting à quelque 150 mètres du candidat républicain avant d'être "neutralisé" par les agents, selon les autorités fédérales. Le FBI a confirmé dimanche que le tireur avait agi seul et qu'il n'avait pas d'appartenance idéologique identifiée. Le mobile du tireur reste inconnu, a souligné le président Biden, appelant les Américains à ne pas tirer "de conclusions hâtives".
La tentative d'assassinat a suscité l'indignation chez nombre de dirigeants à travers le monde. L'événement a déjà ravivé les tensions politiques et des théories du complot ont inondé les réseaux sociaux. Et des questions ont commencé à émerger sur le dispositif de sécurité autour de Donald Trump, censé être l'une des personnalités les plus protégées au monde. Des témoins ont déclaré avoir vu le suspect avant les tirs et avoir alerté les services de sécurité.
Cet événement révèle au grand jour les fissures politiques dans la société américaine. Si l'impact sur la campagne reste à déterminer, l'attention qui se focalisait sur les doutes quant à la santé de Joe Biden, 81 ans, et sa capacité à affronter Donald Trump depuis leur débat fin juin, s'est complètement déplacée. Le président américain a aussi reporté un déplacement prévu lundi au Texas (sud), et son équipe a décidé de suspendre temporairement ses publicités de campagne.