Haute-Loire : un patron jugé pour harcèlement moral et sexuel sur deux de ses anciennes salariées
Inconnu de la justice, mais décrit comme « éprouvé » par sa séparation, l’homme avait tissé des liens avec deux de ses employées. Une première plainte était déposée en février 2023 par une salariée. Elle a expliqué son parcours dans la société. Si tout se passait bien au début, l’ambiance s’était dégradée lorsqu’elle s’était rapprochée d’une autre employée. Elle dénonçait du « dénigrement » de la part de son patron dont elle n’avait reçu que deux fiches de paye en un an. Elle évoquait plusieurs incidents en décembre 2022, mais aussi des messages qu’il lui envoyait « de jour comme de nuit ». Elle a fini en arrêt de travail. Devant les enquêteurs, elle avouait « la pression ». Il lui faisait « peur », ou chercher à « la faire craquer » selon elle.L’autre salariée subissait de son côté du harcèlement sexuel. Elle évoquait des avances, un patron un peu trop tactile, devenu « méchant » lorsqu’elle lui avait dit avoir un compagnon. Un « comportement pervers épuisant moralement et physiquement ».L’une des deux femmes a reçu dix jours d’ITT, l’autre deux jours. « Je n’ai pas le sentiment d’avoir harcelé qui que ce soit », répondait le prévenu à la barre du tribunal. « On a échangé des messages. Après ma rupture, cela a été très douloureux. Je me suis tourné vers ces deux personnes. Je cherchais du soutien ».
Des SMS « inadaptés »Le président du tribunal, parcourant les 32 pages de SMS versés au dossier, évoquait « des messages inadaptés. Vous mélangez le privé et le professionnel ». Des changements d’humeur réguliers que les deux victimes ont eu du mal à supporter. Le prévenu a reconnu qu’il avait été « perturbé. J’ai perdu le contrôle de ma vie mais je ne les ai pas harcelées ». Il jouait la carte de l’ambiguïté, parlant des vacances passées avec l’une d’elles.Pour le ministère public, le harcèlement est caractérisé. Géraud de Vallavieille a requis dix mois de prison avec sursis. La défense a plaidé la relaxe. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 18 juillet.
Lionel Ciochetto