Le Belge Remco Evenepoel sur le podium et sûr de sa force pour son premier Tour de France
« Le podium n’est pas encore là mais on en est très près », s’est réjoui son directeur sportif Tom Steels, souriant, tout en haut du Plateau de Beille, ce dimanche. Remco Evenepoel venait de franchir la ligne d’arrivée en troisième position après une journée dantesque, loin derrière les deux premiers du classement général, mais avec un joli matelas sur le reste du monde.
« J’ai toujours gardé mon rythme, j’ai essayé de garder la bonne cadence avec un bon résultat au final, avec beaucoup de temps sur les autres derrière moi », a expliqué le maillot blanc de 24 ans.
Conscient de l’écart de niveau qui le sépare encore des deux locomotives du peloton, le Belge a lissé son effort, prenant le soin de ne pas sauter dans la roue de Vingegaard lorsque celui-ci a planté une banderille à plus de 10 km du sommet ariégeois pour tenter de concrétiser le travail de sape entrepris par la Visma toute la journée.
« C’était intelligent de ne pas suivre les deux, parce que si tu es à pied sur une côte comme ça, tu perds trop de temps », a estimé Tom Steels, ravi que le leader de l’équipe Soudal-Quick Step ait su éviter de se mettre dans le rouge, bien focalisé sur son but du jour.
« S’il (Vingegaard) s’était arrêté de rouler, je pouvais revenir mais ça a été une course entre eux deux. Après, je me suis concentré sur les écarts derrière moi », a indiqué Evenepoel.
« Remco demandait l’écart avec les autres derrière lui, devant lui c’était un peu trop loin », confirme Steels, alors que le vainqueur de la Vuelta a terminé à 2’51’’ du Slovène, vainqueur de l’étape, et à 1’08’’ de Vingegaard.
L’ordre est le même que la veille, quand Pogacar avait frappé un premier grand coup dans le Pla d’Adet. Mais loin de se soucier des deux premières places, Remco Evenepoel peut se satisfaire d’avoir réussi à enchaîner les belles performances en haute montagne, alors que le doute planait sur son niveau.
« C’est quand même une journée assez dure, Visma a fait un gros rythme toute la journée, avec 4.800 m de dénivelé et une dernière côte assez dure. La troisième place, c'est important qu’il y reste », affirme Steels, alors que son coureur est dans un entre-deux, à 2’10’’ de la deuxième place, et à 5’35’’ de la quatrième occupée par Joao Almeida.
« C’est aussi important de voir qu’il est capable de faire ces efforts à ce niveau chaque jour », reconnaît son directeur sportif. Une capacité qui a pu lui manquer par le passé, comme lorsqu’il avait explosé dans la montée du col d’Aubisque lors de la dernière Vuelta, terminant au sommet du Tourmalet avec un débours de plus de 27 minutes sur le vainqueur du jour, Jonas Vingegaard.
« Un beau week-end »Pour l’heure, le champion belge a bien manœuvré, sans connaître de défaillance. Le champion du monde 2022 avait jusque-là séduit par son tempérament offensif, toujours à l’affût des bons coups, et souvent ravi de semer la zizanie avec Tadej Pogacar. Il a ensuite montré qu’il savait se canaliser pour remplir l’objectif fixé par la formation belge avant le Grand départ de Florence.
« C’est mon premier Tour de France, donc je vais encore apprendre. Si je termine bien ce Tour, je vais encore avancer et je pourrai encore progresser dans les prochaines années », s’est-il projeté, ce dimanche, à la fin de son « beau week-end » dans les Pyrénées.
AFP