Un contre-la-montre inédit, des étapes pour costauds... la dernière semaine du Tour de France s'annonce alléchante
Deuxième et dernière journée de repos sur le Tour de France en ce lendemain de Fête nationale. L'occasion pour les coureurs exténués à l'issue de la dernière étape (comme Mark Cavendish) de refaire les niveaux d'énergie physique et mentale avant de se plonger dans une dernière semaine qui s'annonce éprouvante.
L'occasion également pour les coureurs malades (comme Geraint Thomas, Ineos Grenadiers), de faire le point sur leur état de santé auprès de leurs médecins. Ces derniers jours, plusieurs engagés ont quitté la course après avoir été testés positifs au Covid 19. C'est par exemple le cas du Britannique, Tom Pidcock (Ineos Grenadiers) qui avait pourtant de grosses ambitions au départ de cette Grande Boucle, mais également de Juan Ayuso, l'un des principaux lieutenants annoncés de Tadej Pogacar chez UAE Team Emirates.
— Tour de France™ (@LeTour) July 15, 2024
Cette dernière semaine sera peut-être également l'occasion pour les organisateurs du Tour de constater si les spectateurs sur le bord de la route sont moins virulents envers les coureurs. "S'il vous plaît, respectez les coureurs" avait même lancé Pascal Chanteur, le président de l'Union Nationale des cyclistes professionnels (UNCP) à l'encontre des spectateurs. Et pour cause, la semaine dernière, plusieurs coureurs se sont plaints du comportement gênant de certains spectateurs au bord de la route, notamment dans les cols. L'un d'entre eux a même été placé en garde-à-vue après avoir jeté des chips sur "Pogi" et "Vingo" dans la montée de Saint-Lary-Soulan.
Enfin le tour des baroudeursC'est peut-être enfin leur tour. Après celui des sprinteurs Biniam Girmay (Intermarché-Wanty) et Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck), vainqueurs de cinq étapes à eux-deux, et après celui des favoris du général qui, sur les trois premières étapes de montagne, ne leur ont rien laissé. Cette semaine, les baroudeurs ou les leaders qui accusent déjà beaucoup de retard au classement général auront à coeur d'aller chercher une victoire d'étape, lassés d’être repris loin de l'arrivée par les équipiers des favoris.
« J'ai du mal à comprendre des fois : tu mets deux heures à prendre l'échappée, tu es devant, tu n'y crois jamais au final », se désolait le Français de l'équipe Lidl Trek, Julien Bernard, au micro de France Info. Un constat partagé par son compatriote de la formation DSM Firmenich, Warren Barguil : « C'est triste pour notre sport (...) quand je vois que sur une échappée de transition où c'est tout plat, il n'y a qu'un seul coureur et qu'on lui laisse juste une minute... Franchement, je trouve ça vraiment débile. »
Cette troisième semaine du Tour de France sera peut-être aussi, la dernière chance pour les équipes françaises de briller sur la Grande Boucle. Pour l'instant, seules les formations Arkea B&B Hôtels et Total Energies se sont imposée grâce à Kévin Vauquelin et Anthony Turgis. Quid de la formation Groupama-FDJ, pas réellement aidée par son leader David Gaudu encore légèrement amoindri par un Covid contracté avant le départ, ou par le pourtant prometteur Lenny Martinez qui semble avoir la tête ailleurs ? Rien à se mettre sous la dent non plus pour l'instant chez Decathlon AG2R La Mondiale, pourtant auteur d'un début de saison canon avec 24 succès, du jamais vu.
Un chrono inéditPour la première fois de son histoire, le dénouement du Tour de France aura lieu hors de la région parisienne et plus précisément à Nice, au terme d'un contre-la-montre de 33 kilomètres tracé entre Monaco et la promenade des Anglais. Cela faisait 35 ans que la Grande Boucle ne s'était pas conclue sur un chrono.
Un contre-la-montre qui sera à coup sûr l'objectif du Belge, Remco Evenepoel, un ton en dessous de Pogacar et Vingegaard en haute montagne, mais plus performant dans l'exercice solitaire. Le champion du monde du contre-la-montre s'était déjà imposé lors de la 7e étape (1er chrono individuel du Tour), devançant Tadej Pogacar de 12 secondes et Jonas Vingegaard de 37 secondes.
— Tour de France™ (@LeTour) July 15, 2024Enfin, qui dit dernière semaine, dit deuxième massif montagneux. Cette année, les Alpes clôtureront la bataille entre Jonas Vingegaard, vainqueur sortant, et Tadej Pogacar, actuel leader du classement général.
Si le Danois, victime d'une grave blessure il y a trois mois ainsi que des multiples coups de massue de "Pogi" dans les Pyrénées, espère peut-être se refaire une santé dans les longues ascensions des cols alpestres. Mais pour cela, il devra réussir ce qu'il a été incapable de faire pour l'heure : sortir Pogacar de sa roue.
Car le Slovène qui possède pourtant 3'09" d'avance sur "Vingo" a, lui aussi, des raisons de s'imposer dans les Alpes. Déjà recordman du nombre de victoires sur les étapes de montagne sur le Tour (11), une de plus qu'Eddy Merckx, dont 6 dans les cols pyrénéens, soit deux fois plus que le "Cannibale", Tadej Pogacar pourrait égaler, s'il s'impose encore deux fois sur cette édition, le nombre de victoires d'étapes de Luis Ocaña sur une seule Grande Boucle (5) et le total du nombre de victoires de Jacques Anquetil sur le Tour (16).
S'il conserve son maillot jaune jusqu'au terme de la Grande Boucle, le Slovène pourrait également devenir, à 25 ans, le plus jeune vainqueur de trois éditions du Tour.
David Allias