D'un ancien hôtel particulier à des chambres d'hôtes : plongez dans l'histoire de la Maison Conchette

De 1602 à nos jours, petit retour dans le passé à la découverte de la Maison Conchette à Thiers, l’ancien hôtel particulier Mouret Delotz.

Au 35 de la rue Conchette à Thiers, les passants ne peuvent pas manquer la plaque désignant la Maison Conchette.Cet ancien hôtel particulier a été acheté en 2009 par Magda et Hugo Lycke. Originaire de Gand (Belgique), ce couple dynamique et curieux, est arrivé en France il y a 15 ans. Et il a eu un coup de foudre pour ce lieu : "à cette époque, on avait l’intention de créer des chambres d’hôtes. On est tombé sur cette grande maison en pleine ville. C’était exceptionnel, d’habitude ce type de bâtiment se trouve plutôt en campagne", se souvient Magda Lycke.Le premier jour, "on a découvert une maison vide de 1.000 m²", précise son mari. Ils ont alors installé quelques-uns de leurs meubles ainsi que du mobilier trouvé chez un antiquaire. "Nous aimons ce qui est vieux", s’amuse Magda Lycke. Et c’est une manière de conserver le côté historique.

Un pan d’histoire qui se ressent dès l’entrée dans la salle à manger. D’une superficie d’une 42 m², on ne peut manquer de lever son regard vers le plafond et sa voûte sexpartite. Une structure qui rappelle celle d’une chapelle et ne manque pas de fasciner bon nombre de clients selon le couple.

La salle à manger a une superficie de 42 m2.  

Du mobilier d’antiquaire a été acheté pour décorer.Cette bâtisse possède également huit chambres dont cinq sont devenues des chambres d’hôtes, une cuisine et trois salons. Il y a également une cave voûtée qui permet de conserver plusieurs bouteilles de vins. Les clients de plus de 80 nationalités différentes peuvent également profiter d’une cour intérieure de 175 m². Au XVIIIe siècle, le lieu disposait alors d’un jardin et d’une écurie.

Cette demeure d’exception n’a pas manqué de titiller la curiosité de Magda Lycke, 81 ans, qui, après l’achat, a fait un tour dans les archives à la recherche de son histoire. Celle-ci remonte ainsi en 1602 "du temps du règne d’Henri IV et de Marie de Médicis. Nous sommes le troisième propriétaire en plus de quatre siècles", pointe Hugo Lycke, 86 ans. La raison ? "Cela se transmettait de père en fils", précise sa femme. Ainsi, la famille Delotz a longtemps été propriétaire de cette demeure et fabriquait des cartes à jouer. Celles-ci ont été interdites au moment de la Révolution.

La Maison Conchette, ancien hôtel particulier a longtemps accueilli Les Delotz, maîtres Cartiers. 

Une planche de cartes à jouer.  

Il y a deux ans, les époux Lycke ont fait, pour la première fois un tour dans les combles là où, à l’époque, le personnel habitait.  "Mais on n’a pas trouvé de trésor", sourit sa femme. Pas de jeux de cartes retrouvés donc mais Magda Lycke a reçu un cadeau original de la part de l’ami d’un ami : "un réplica : un Jean Volley comme sur la bannière à l’entrée de l’établissement."

"Chaque industrie créait ses propres cartes et le personnage choisi pour cette bannière est une représentation unique et originale de la maison thiernoise Jean Volley", expliquait, il y a quelques années, l’artiste Monique Durand dans nos colonnes.

"L’avant-dernière propriétaire était une membre de la famille Delotz. Elle s’était mariée avec un notaire. Quand la dernière membre est décédée, la maison a été vendue à deux personnes qui proposaient déjà des chambres d’hôtes. Cela n’a pas duré très longtemps mais ils ont restauré la maison", souligne l’octogénaire.En montant l’escalier en pierre de Volvic, les clients peuvent découvrir une cheminée Louis XIII dans l’une des chambres.

Cette chambre possède une cheminée Louis XIII.  

Cette chambre possède l’un des seuls meubles laissés par d’anciens propriétaires : un meuble potager. 

Un peu plus loin, une autre possède l’un des seuls meubles laissés par d’anciens propriétaires : un meuble potager. Quelques marches plus haut, visite du grenier qui est "resté dans son jus."

Lors du ménage réalisé il a deux ans, "on y a trouvé un lit en fer, des pots, un métier à tisser, une petite chaudière et un vieux papier peint." Sans oublier un document écrit en chinois, "une sorte d’oration à un homme décédé."Autre découverte récente pour le couple : Hugo Lycke suspecte un rapport avec la franc-maçonnerie après avoir retrouvé son symbole sur les grilles des fenêtres. 

Lydia Reynaud