Les fresques d'un peintre mexicain dans cinq villages du Cantal
Plus de 9.000 kilomètres séparent le Cantal du Mexique. Une distance franchie en 2022 par Cesar Hernandez Sosa, jeune peintre originaire de ce pays d'Amérique du Nord. « J’ai été invité par l’association Euroculture en Pays Gentiane, qui organise chaque année à Menet Les Rencontres européennes, où des artistes de toutes les nationalités travaillent ensemble à divers projets artistiques. Je suis donc venu pour la première fois dans le Cantal, avec deux autres amis peintres, pour participer à ce travail collaboratif », explique-t-il.
De ses premiers coups de pinceaux en terres cantaliennes à aujourd’hui, pas moins de cinq fresques ont vu le jour : une à Riom-Ès-Montagnes et une à Apchon en 2022, une à Saint-Bonnet-de-Condat et une à Menet en 2023. La dernière en date est celle peinte sur le mur de l’ancienne boulangerie d’Ytrac, représentant le poète Arsène Vermenouze.
J’ai représenté des symboles typiquement cantaliens : le pain, le fromage, le cantou, des maisons d’ici. En parallèle, j’ai ajouté des éléments de ma culture : le soleil au-dessus du portrait de Vermenouze, les couleurs jaunes et orangées du haut de la fresque. Des couleurs vives que l’on voit beaucoup au Mexique
La fresque peinte par Cesar Hernandez Sosa à Ytrac et inaugurée le samedi 6 juillet 2024. Photo Claire Plisson
Toutes les fresques reprennent à chaque fois des personnages, lieux, histoires et légendes emblématiques du lieu qui les accueille. « L’objectif, c'est aussi que les gens s’identifient à la fresque. Dans chaque village, la mairie propose un thème et consulte la population sur place. Une fois qu’ils sont d’accord, je réalise la fresque, que je peux adapter en cours de création. Par exemple, à Ytrac, j’avais peint une citrouille et les habitants souhaitaient plutôt une tourte de seigle. J’ai donc fait cela. L’esprit, c’est de créer dans l’échange et le dialogue ».
Rapprocher les mondesUne philosophie portée également par l’association Euroculture en Pays Gentiane.« Nous voulons montrer qu’il existe de belles histoires locales, dont on peut s’inspirer, et les mélanger à d’autres cultures. Rapprocher les mondes pour voir que nous ne sommes pas si éloignés que ça, et que nous partageons des problématiques communes », conclut Laurent Festas, directeur artistique d’Euroculture.
Claire Plisson