Marvel : quels super-héros ont marqué l’histoire des comics ?
5. Miss Marvel (2013)
Kamala Khan alias Miss Marvel – un nom porté par d’autres avant elle – constitue la preuve que les super-héroïnes ne sont pas des personnages neutres. En 2013, l’éditrice Sana Amanat décide de faire bouger les lignes en allant loin des canons Marvel. D’origine pakistanaise, de confession musulmane, Khan est une adolescente qui grandit dans une famille très traditionnelle et intègre ensuite les Avengers. Devenue étendard de l’anti-islamophobie, saluée par Obama quand il était président, sujet d’une série Disney +, elle a focalisé les critiques du milieu réactionnaire des comics. Le film dans lequel le personnage apparaît –The Marvels – est le plus gros échec de Marvel au cinéma mais elle va sans doute rebondir.
4. Captain America (1940)
Sur la couverture de son premier numéro, paru en novembre 1940, il se castagne avec Hitler. Depuis le début, plus qu’un super-patriote borné, ce personnage incarne l’antifascisme et le combat pour la liberté. Ce qui n’est pas étonnant vu qu’il a été pensé par deux auteurs juifs new-yorkais Joe Simon et Jack Kirby – encore lui – inquiets de ce que les Nazis réalisaient en Europe. En 1964, Stan Lee sort le personnage de son sommeil éditorial pour qu’il intègre les Avengers juste créés. Il en devient le leader et incarne le baromètre de la justice, au contraire du souvent cupide Tony Stark (Iron Man).
3. X-Men (1963)
Au départ, en 1963, Lee et Kirby inventent une galerie d’adolescents blancs ostracisés à cause de pouvoirs transmis par un gène mutant. À partir de 1975, l’équipe devient mixte et internationale avec Storm, originaire du Kenya, l’Allemand Nightcrawler ou le Russe Colossus. Sous l’impulsion du scénariste anglais Chris Claremont, la série aborde, derrière les rebondissements, des sujets inédits comme le génocide ou les minorités sexuelles. Le cinéaste Bryan Singer ne s’y est pas trompé, réalisant une métaphore convaincante entre homosexualité et caractère mutant dans les films X-Men du début des années 2000.
2. Fantastic Four (1961)
Pas très gâtée jusqu’ici au cinéma, en attendant la prochaine prévue pour 2025, l’équipe des Fantastic Four (Quatre Fantastiques) reste pourtant d’une importance capitale dans la construction de l’empire Marvel. En 1961, elle a été pour Stan Lee la série de la dernière chance – en cas d’échec il abandonnait les comics. Elle met en scène les membres d’une famille élargie qui, transformée par des radiations cosmiques, doit sauver le monde tout en payant son loyer. Dessinée au départ par le King Jack Kirby qui inventera par l’occasion le Silver Surfer, elle est la matrice des séries Marvel, à la fois soap opera et thriller, réaliste et fantastique. Les plus grands auteur·ices de comics, de John Byrne à Jonathan Hickman ont donné du temps à une série qui a permis de développer un personnage féminin d’importance, la Femme Invisible.
1. Spider-Man (1962)
Inventé en 1962 par le scénariste Stan Lee et le dessinateur Steve Ditko, c’est sans doute le personnage qui a plus infusé dans la mémoire collective grâce à ses adaptations en animation, série télé et films – 4 acteurs l’ont interprété – sans parler des millions de pages de comics qui lui ont été consacrées. Piqué par une araignée radioactive, le geek Peter Parker porte sur ses épaules énormément de culpabilité après le meurtre de son oncle et la mort de sa fiancée Gwen Stacy. Le grand écart entre une existence précaire et un destin extraordinaire font de lui le meilleur ambassadeur de Marvel.
L’art des comics Marvel, jusqu’au 4 mai 2025 au Musée de la bande dessinée, quai de la Charente, Angoulême www.citebd.fr