Cette nouvelle ligne de train touristique dans le Puy-de-Dôme pourrait ouvrir dès cet été

Un train touristique pourrait bientôt relier Vertolaye à Saint-Gervais-sous-Meymont, en passant par Olliergues dans le Puy-de-Dôme. Ne reste que le feu vert administratif qui pourrait être donné dès cet été.

Un chef de gare, un vieil autorail, des passagers en attente sur le quai et le sifflement du train. Tout un univers, celui du chemin de fer, pourrait reprendre vie dans la vallée de la Dore, entre Vertolaye et Saint-Gervais-sous-Meymont via Olliergues, dès cet été.

Le projet lancé par le Syndicat mixte ferroviaire du Livradois-Forez (SFLF), propriétaire du tronçon et de 150 km de réseau entre les départements du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire et de la Loire, est en effet en passe de se réaliser. "Cela fait un an que nous travaillons dessus, pour relancer cette ligne autrefois exploitée par Agrivap à Ambert et qui ne l’est plus depuis des années", explique Arnaud Provenchère, vice-président du syndicat et maire d’Olliergues.

Un train touristique qui pourrait devenir la locomotive du tourisme local dans les communes de Vertolaye et Olliergues, distantes de 10 km. Avec un départ chaque samedi de Vertolaye pour se rendre tout d’abord à Olliergues, jour de marché, et jusqu’à Saint-Gervais-sous-Meymont, avant un retour jusqu’à Vertolaye. Agrivap n’ayant pu donner suite aux sollicitations du syndicat dans un premier temps, ce dernier s’est tourné vers l’association des Chemins de fer du Haut Forez (CFHF) basée à Estivareilles dans la Loire, pour exploiter la ligne. 

La structure créée en 1986 et composée de bénévoles uniquement, exploitait jusqu’à maintenant le tronçon de 42 km entre Estivareilles et La Chaise-Dieu (Haute-Loire) à l’aide de différents trains touristiques (restaurant, à thèmes, etc.). Un tronçon qui appartient là aussi au SFLF. CFHF ayant répondu favorablement, une convention de mise à disposition a donc été signée récemment par le propriétaire et l’exploitant.

Alors que tout était prêt pour une ouverture de la ligne en juin dernier, les acteurs du projet attendent aujourd’hui le feu vert de l’administration pour siffler le premier départ. "L’autorail (voir plus bas) est arrivé à Vertolaye fin 2023 et trois bénévoles, tous domiciliés dans la vallée de la Dore tiendront les postes de chef de train, conducteur et au guichet, révèle Yvon Charasse, président du CFHF. Le dossier administratif, long et complexe, a nécessité un an de travail. Aujourd’hui encore, le Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRTG) qui gère le dossier nous réclame régulièrement des pièces supplémentaires."

Le président précise toutefois qu’une autorisation d’exploiter pourrait être obtenue à tout moment et donc avant la fin de l’été.

Enfin, concernant les tarifs, le ticket ne devrait pas dépasser les dix euros. Une politique incitative et un atout supplémentaire pour cette nouvelle animation qui viendra compléter l’offre proposée par Agrivap entre Ambert et la Chaise-Dieu. Une offre qui pourrait s’élargir à "l’horizon 2025-2026" puisque l’ouverture d’une autre ligne encore entre Courpière et Olliergues pourrait voir le jour, avec CFHF aux manettes. Un projet bien avancé.

Yann Terrat

Un autorail des années cinquante. C’est un autorail répondant au doux nom de X5845, qui sera chargé des liaisons entre Vertolaye et Olliergues. De couleur rouge et blanche, construit dans les années 50 par la Régie nationale des usines Renault (RNUR), il a une capacité de 60 places. Long de 16 mètres pour un poids 17,5 tonnes, l’autorail est surnommé la « mobylette » et peut atteindre une vitesse de 90 km/h. Mis à disposition de la CFHF par La Fédération des amis des chemins de fer secondaires (FACS) du Patrimoine ferroviaire, l’autorail a fait le chemin d’Ambert où il était stationné jusqu’aux environs de la gare de l’Utopie à Vertolaye, à la fin de l’année 2023 pour une mise en activité qui se fait attendre.