"Il s’est comporté comme un lâche" : à Clermont-Ferrand, le barbecue avait fini dans le sang
Très régulièrement, les vastes parkings situés entre la rue Entre-les-Deux-Villes et la place du 1er-Mai, à Clermont-Ferrand, accueillent dès la fin de journée de nombreux barbecues, généralement très festifs, organisés par diverses communautés de la ville.
Mais l’une de ces soirées a basculé dans l’horreur, ce samedi 20 juillet, vers 3 heures du matin, lorsqu’une altercation éclate entre un homme de 38 ans, totalement ivre, et un jeune couple. Tous se connaissent : le trentenaire est l’ex-petit ami de la jeune femme (leur relation n’a cependant duré que deux semaines, il y a environ un an) et le jeune homme qui l’accompagne est son nouveau conjoint.
L'arme n'a jamais pu être retrouvéeÀ l’issue de cette rixe aux contours extrêmement flous, le couple découvre, sans avoir ressenti de douleurs particulières qu’il a été blessé par une arme tranchante, qui n’a jamais pu être retrouvée. Elle présente des entailles profondes à un avant-bras et lui a été tailladé dans le dos. Ce qui leur vaudra respectivement dix et quinze jours d’ITT et de nombreux points de suture. Leur agresseur présumé, qui n’est autre que le trentenaire impliqué dans ce violent différend, est rapidement interpellé par une patrouille de police.
L’une de ses mains est couverte de sang, mais il ne présente bizarrement aucune trace de blessure…
Jugé ce lundi après-midi 22 juillet en comparution immédiate pour ces violences aggravées, Depatra Mabuluka, jusqu’ici inconnu de la justice, a nié fermement être l’auteur de ces coups, se fondant notamment sur des témoignages assez biscornus et évoquant une agression dont il aurait lui même été victime de la part du couple le soir des faits.
Une agression sur fond de dépit amoureux ?Pour l’avocat des deux victimes, Me Michaël Villemont, "c’est bien la jalousie qui est derrière cette histoire."
"Le prévenu n’a jamais accepté la séparation avec ma cliente, qui l’a quitté pour ne plus avoir à subir ses accès de violence. Il s’est comporté comme un lâche la nuit des faits et continue à l’être à l’audience en ne reconnaissant pas sa responsabilité."
Analyse similaire pour la procureure de la République, Amélie Louis, qui a estimé que Depatra Mabuluka "n’a jamais admis la séparation et encore moins que la jeune femme se mette en couple avec l’un de ses amis." Elle a requis deux ans de prison ferme.
Me Inna Shveda, en défense, a pour sa part relevé " l’origine complexe de ce différend, qui ne permet pas vraiment de savoir qui a fait quoi."
Depatra Mabuluka a été condamné à un an de prison, avec maintien en détention.
Une audience sur intérêts civils, en octobre prochain, permettra de fixer le montant des dommages et intérêts qui devront être versés aux deux victimes.
Christian Lefèvre