L'exposition "de l'ombre à la lumière" raconte la Libération à la Mal-Coiffée, à Moulins

Voilà bientôt 80 ans que Moulins a été libéré de l’occupation allemande. Pour l’occasion, le Musée Anne-de-Beaujeu organise à la Mal-Coiffée jusqu’au 8 septembre prochain une exposition intitulée « de l’ombre à la lumière ». On peut y retrouver des photos, des journaux et d’autres documents datés de la Seconde Guerre mondiale, et notamment de la Libération. Ces éléments ont été mis en commun grâce aux archives et aux musées départementaux de l’Allier.

Des clichés de la Mal-Coiffée durant les années 1940 sont visibles dans l’exposition. On y aperçoit l’intérieur des cachots, des cuisines, mais aussi l’extérieur de l’édifice. On peut également observer des clichés inédits, pris dans les rues de Moulins lors de sa Libération le 6 septembre 1944. Le parcours de l’exposition se déroule dans la Mal-Coiffée, au rez-de-chaussée, mais aussi au sous-sol, où se trouvent les cachots et les cellules utilisés durant la Seconde Guerre mondiale.

Différentes pièces de la prison de la Mal-Coiffée au moment de la LibérationL’ambiance paisible qui règne aujourd’hui autour de la Mal-Coiffée nous ferait presque oublier qu’il y a 80 ans, des prisonniers français étaient enfermés entre ses murs. De 1940, lors de l’arrivée de l’armée allemande à Moulins, jusqu’en 1944, lors de la Libération, la Mal-Coiffée a été réquisitionnée par la Wehrmacht pour y écrouer des résistants et des Juifs.

Huit décennies plus tard, l’exposition « de l’ombre à la lumière » organisée en visite guidée, nous transporte au moment de la Libération de Moulins. Acculées par le débarquement des forces alliées en France, les troupes allemandes ont quitté l’Allier lors de l’été 1944. La prison de la Mal-Coiffée s’était alors vidée de ses prisonniers. Certains avaient été libérés. D’autres, moins chanceux, avaient été déportés vers les camps d’extermination.

Photos des détenus de la Mal-Coiffée dans les années 1940, placardées sur le mur des sous-sols de la Mal-Coiffée Les appareils de quelques photographes avaient pu s’engouffrer dans les cachots et les cellules de la Mal-Coiffée pour immortaliser les locaux, abandonnés par les Allemands. Les sommiers des occupants n’avaient pas bougé. « Une personne présente au moment de la Libération se souvient des puces qui avaient infesté les matelas », détaille la guide lors de la visite de l’exposition. Les conditions de détention étaient indignes, sans parler des tortures régulièrement infligées aux prisonniers. Ces différentes photos de la prison de l’époque sont visibles dans l’exposition « de l’ombre à la lumière ».

Couchage et lit d'un détenu de la Mal-CoifféeLors de la visite guidée, nous pouvons également passer devant ces mêmes cachots où étaient enfermés les détenus. D’autres malheureux étaient écroués dans des cellules plus grandes. Cependant, impossible de savoir précisément combien de prisonniers ont été enfermés à la Mal-Coiffée lors de l’occupation allemande. Les registres ont été brûlés par la Wehrmacht, mais on estime que 300 à 400 détenus se sont retrouvés entre les murs de la Mal-Coiffée. Les visages de certains d’entre eux sont exposés sur les murs du sous-sol de la Mal-Coiffée, afin de rappeler leur mémoire.

L’exposition se termine par la visite (optionnelle) d’une petite pièce. Dans cette dernière se trouve une sélection de photos, montrant parfois des crimes sordides commis par les Allemands. Ce type de photographies était montré au public à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans un but pédagogique.