Haute-Loire : ils transforment une ancienne boîte de nuit en musée chargé d'histoire
L’association Les Greniers de nos soldats, récemment installée à « La Baraque-David » propose au public de découvrir une exposition mémorielle sur la guerre de 1914-1918.
En moins de six mois, les membres de l’association Les Greniers de nos soldats ont réussi un pari un peu fou : transformer l’ancienne boîte de nuit de « La Baraque-David » en véritable lieu mémoriel, à la fois instructif et vivant.
Après un bon coup de nettoyage, quelques travaux d’aménagement extérieur et d’électricité, ils ont déballé des dizaines et des dizaines de cartons dans lesquels ils conservaient précieusement, sous toutes ses formes, la mémoire des pires conflits mondiaux : ouvrages, cartes postales et autres missives, tenues, armes…
La discothèque de la Baraque-David devient le QG des Greniers de nos soldats
Pour la mettre en lumière, ils ont ensuite acheté planches, clous, vis et ont retroussé leurs manches.
« La création de toute la structure, qui supporte les décors, sur laquelle nous travaillons depuis le mois de janvier, a nécessité plus de 2.200 heures de travail »
En ce mois de juillet, à force de travail, de patience, de solidarité et de passion, les voilà qui touchent enfin au but : le grand public est invité à découvrir l’exposition qu’ils ont imaginée consacrée à la Guerre de 1914-1918. Une exposition immersive pour les grands et pour les petits.Les greniers de nos soldats 1914 - 1918
Une exposition à partir de dons, prêts et trouvaillesAvant de se plonger dans l’enfer des tranchées, le visiteur est invité à s’intéresser à la « guerre oubliée » : le conflit franco-allemand de 1870 à l’issue duquel la France voit son territoire amputé de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine. Une série de documents permet également de mesurer toute l’importance de la période d’entre-deux-guerres au cours de laquelle la France n’a eu de cesse de « préparer sa revanche ». Les greniers de nos soldats ont ici recrée un poste de commandement avancé.
Puis, voilà le visiteur, invité à pénétrer dans une tranchée au fil de laquelle il pourra découvrir l’exposition de l’Onac : « La Grande Guerre en Haute-Loire (1914-1919) ». Dans un coin, un poste de commandement avancé a été recréé. « On peut y voir un officier en tenue qui étudie une carte et des photos de l’aviation. Il est probablement en train d’élaborer la tactique du prochain assaut », imagine Fabien Boyer, adhérent aux Greniers de nos soldats et par ailleurs président du groupement philatélique de Brioude et ses environs.
Quelques mètres plus loin, c’est un champ de bataille qui a été reconstitué. La scène permet de mettre en valeur une maquette conçue par des élèves de Brassac-les-Mines mais aussi un mortier, prêté par un particulier. Depuis sa création, l’association est en effet habilitée à recevoir des dons ou des prêts.
« Nous avons beaucoup de dons. C’est pourquoi ici rien n’est figé. Pour tout mettre en valeur nous serons obligés de changer régulièrement les décors. »
Ce sont toutes ces trouvailles et dons qui alimentent le lieu et en font sa richesse. Des objets qui rendent l’exposition à la fois authentique et ludique. Et qui permettent d’aborder cette terrible guerre sous plusieurs angles : les Brivadois qui ont combattu, la correspondance dans les tranchées, les photographies qui témoignent du conflit, la dinanderie, les armes, l’aviation…
Un espace pédagogiqueÀ la fin de sa visite, le visiteur se trouvera nez à nez avec un petit écriteau : « Cette zone est en cours de travaux. Les Greniers de nos soldats ont besoin de vous : des bras, des matériaux et des sous ! ». Les adhérents conçoivent en ce moment toute la partie du musée qui sera consacrée au conflit de 1939-1945. Le Souvenir Français et les conflits plus contemporains trouveront également leur place dans la vaste salle.
« Nous mettons aussi en place un espace pédagogique dans lequel nous souhaitons, à court terme, pouvoir accueillir des clubs, associations, écoles pour des conférences ou autres ateliers. » Ici, les idées ne manquent pas. L’énergie non plus. Les partenariats noués avec les écoles ou les autres associations du coin donnent de l’élan. Et du sens à tout ce travail de conservation et de transmission de la mémoire.
L’exposition est à découvrir jusqu’au 31 août tous les après-midi de 14 à 18 heures ou sur réservations pour les groupes au 06.75.05.09.37. Tarifs : gratuit pour les - 12 ans ; 1 € de 12 à 18 ans et 3 € pour les adultes.Pour soutenir l’association, une cagnotte est en ligne et une boutique est accessible à l’entrée du musée.
Mathilde Fontèsmathilde.fontes@centrefrance.com