La société de pêche saint-yorraise déborde sur le Puy-de-Dôme
Dix-neuf ans que Roland Coutier est le président de La Gaule Saint-Yorraise. Il pêche depuis tout petit. C’est dire s’il connaît les bords d’Allier et les boires dans ce secteur. Petit tour d’horizon canne en main.
« Notre lot démarre au Pont-de-Ris s’arrête au ruisseau de la Merlaude. Soit 9 km de rivière. » Beaucoup de forêts alluviales le long des rives et au milieu des boires. « Quatre exactement. La boire Marceau (14 ha) du nom de la source qui se trouve sur le secteur, mais sans lien avec la pièce d’eau. Les boires des Pinets et des Berthets, toutes deux d’une surface de 3 ha et qui se trouvent sur la commune voisine de Mariol. Enfin, la boire des Cités (6 ha). On peut ajouter le ruisseau du Gourcet, sans intérêt piscicole parce que pas toujours en eau. »
La société s’efforce de gérer ce patrimoine. « La jussie ne nous embête pas trop et la commune nous donne un solide coup de main avec son broyeur pour l’entretien de la broussaille. Les chemins d’accès sont nombreux, à notre charge et source d’ennuis. Les pique-niqueurs ne sont pas toujours corrects avec leurs déchets. Côté pêcheurs, notre garde assermenté est bien obligé de rappeler la règle à certains. »
Des opérations de rempoissonnement sont menées dans les boires. « Elles coûtent cher. Du gardon, des perches et des truites. Certaines baguées, l’heureux pêcheur qui en prend une se voit offrir la carte. » Roland se souvient d’un temps « où l’on allait chercher des carpes à une heure d’ici. On les empilait comme des tuiles et on les relâchait. Elles nous filaient entre les doigts. Maintenant, c’est beaucoup plus réglementé. Et c’est tant mieux ! »
« La qualité de l’eau s’est améliorée »La Gaule Saint-Yorraise a délivré 164 cartes la saison dernière dont 34 à la journée. « La plupart du temps des vacanciers. Quelques jeunes également qui la plupart du temps passent par internet. Sinon, les pêcheurs sont des gars du coin. On se connaît tous. »
Roland notamment a ses habitudes et pêche tous les mercredis matin avec ses potes - Christian, Dédé, Patrick - « uniquement la friture. On stocke les poissons écaillés dans des bouteilles en plastique, et on en mange comme cela toute l’année. » Un comportement qui diffère des générations plus jeunes. « Eux, ils relâchent beaucoup. No kill, comme ils disent. Du poisson, il y en a, preuve que la qualité de l’eau s’est améliorée ces dernières années. Autre preuve, on retrouve des éphémères, petits insectes servant d’appâts. »
Les cormorans ? « Il faudra bien qu’un jour, on nous écoute. Il faut réguler. Un jour, sur une boire, il y en avait plein. Je tapais sur une poubelle avec un bâton. Impossible de les faire fuir. On venait d’aleviner. » Le silure ? « Il est là, et c’est rudement bon à manger. Sauce Denise, mon épouse ! »