En immersion avec la brigade de soirée et de proximité de la police municipale de Clermont-Ferrand
L’équipe de la brigade de soirée et de proximité (BSP), créée en 2022 au sein de la police municipale (PM) clermontoise, a vraiment l’œil à tout… Il est 17 h 30, ce jeudi. Deux des véhicules de patrouille, "Charly 1" et "Charly 7", viennent à peine de quitter le siège de la PM, rue Sainte-Rose, derrière le palais de justice, et de s’engager rue Louis-Braille, quelques centaines de mètres plus loin. Un véhicule vient déjà d’attirer le regard de l’un des deux équipages : un jeune enfant assis à l’arrière n’est pas attaché.
Aussitôt, les gardiens brigadiers Céline et Robert, le brigadier-chef principal "Clark" (*), le gardien stagiaire Quentin et la chef stagiaire Hélène, qui composent ce jour-là l’équipe de la BSP, stoppent la patrouille pour une vérification du véhicule. Après plusieurs minutes, son conducteur peut repartir, après un rappel à la réglementation.
Cinquante-quatre policiers municipaux sont affectés à la direction de la prévention et de la tranquillité publique."On va se positionner à Jaude, maintenant", annonce Hélène. Les deux voitures sérigraphiées se stationnent devant l’église des Minimes et l’équipe entame une patrouille pédestre autour de la place principale de la ville. Ici, comme ailleurs dans l’hypercentre clermontois, tout le monde connaît désormais la BSP. Et la BSP connaît tout le monde !
"Le contact, le dialogue et les échanges avec les commerçants, les habitants, sont vraiment essentiels, insiste Robert. C’est même le cœur de notre métier, qui n’est pas que répressif et ne se résume pas à mettre des contraventions, loin de là ! Évidemment, lorsqu’il faut verbaliser, on le fait, mais il faut toujours savoir faire preuve de discernement, de pédagogie et d’écoute".
S’ils ont constaté une infraction susceptible de faire l’objet d’une verbalisation, les policiers municipaux sont habilités à effectuer un relevé d’identité auprès du contrevenant. Pour le reste, ils peuvent procéder à un simple recueil d’identité.Dans les minutes suivantes, autour d’une place de Jaude bondée, les contrôles vont se multiplier, avec courtoisie mais fermeté, entre des scooters circulant où ils ne devraient pas, des cyclistes roulant sur les voies de tram, des trottinettes aux trajectoires anarchiques, des recueils d’identité ou des consommateurs d’alcool sur la voie publique.
Au passage, les policiers municipaux font un saut devant la préfecture, où se déroule une manifestation syndicale. Ils y saluent leurs homologues de la police nationale, avec lesquels ils œuvrent au quotidien, dans une étroite collaboration.
Près du Centre Jaude, les gardiens brigadiers Robert et Céline s’enquièrent de la situation d’une jeune femme sans domicile fixe et en fauteuil roulant. L’un des nombreux exemples des contacts permanents que noue la police municipale sur le terrain.L’heure est venue de reprendre les patrouilles motorisées et de se séparer. Le véhicule où se trouvent Céline, conductrice, Robert, chef de bord, et "Clark", équipier, roule en direction du boulevard Trudaine lorsqu’une conductrice s’engage sans hésiter sur la voie réservée aux bus, cours Sablon, puis double tout le monde… pour se stationner un peu plus loin !
Intervention en urgence place des SalinsSirène et gyrophares en action, le break de la PM la rattrape en quelques instants. Mais c’était sans doute le jour de chance de la conductrice : le contrôle vient à peine de débuter qu’un message radio va immédiatement l’écourter. Le second équipage, positionné à la gare routière des Salins pour y surveiller le stationnement, a besoin de renfort. Une rixe vient d’éclater entre plusieurs individus alcoolisés sur les terrains de pétanque voisins. Aussi vite qu’ils le peuvent, en se frayant un chemin dans le flot de circulation, Céline, Robert et "Clark" rejoignent Hélène et Quentin, qui font face à une situation très tendue. Un homme, qui aurait porté des coups lors de cette bagarre, est maîtrisé, non sans mal, puis menotté, avant d’être conduit vers le centre hospitalier, puis au commissariat central pour y être placé en dégrisement.
Une fois cette montée d’adrénaline retombée, "Charly 1" et "Charly 7 " se retrouvent au service pour la rédaction du rapport suite à l’incident des Salins, mais aussi pour reprendre des forces avant d’attaquer la partie plus nocturne de cette soirée. Le repas pris en commun, essentiel pour la cohésion, est l’occasion de se confier sur les parcours, très complémentaires, de chacun.
Des parcours professionnelsaussi variés que complémentairesCéline a ainsi été gendarme avant d’intégrer la police municipale et elle effectue encore des périodes de réserve. Tout comme Robert, qui a passé plusieurs années dans la police nationale, qu’il retrouve régulièrement en tant que réserviste. "Clark", quant à lui, est un ancien militaire. Enfin, Quentin est actuellement en formation, tandis qu’Hélène fait ses premiers pas en tant que (future) chef de service.
"Tout le monde se complète au sein de la BSP et chacun profite de l’expérience et des connaissances des autres", analyse Robert.
"Notre rôle est de pacifier la ville"Les patrouilles, guidées à distance par les opérateurs du centre de supervision urbain ("les yeux " de la PM, qui scrutent en direct sur leurs écrans les images transmises par les dizaines de caméras de vidéoprotection de la ville), se poursuivront dans une ville qui vit désormais au rythme des activités nocturnes. "L’important, résume l’équipe de la BSP, c’est vraiment de pacifier la ville, d’assurer la tranquillité publique, à tous les niveaux". Ce jeudi soir, c’est, une nouvelle fois, mission accomplie…
Texte : Christian Lefèvre ; photos : Noa Thévenin
(*) Ce surnom lui a été donné en raison de sa ressemblance avec Clark Kent, le reporter qui se transforme en Superman dans la célèbre bande dessinée...
En quelques chiffres
8Le nombre d’agents affectés actuellement à la BSP (dont deux femmes).20.957Le nombre d’appels reçus en 2023 par la police municipale.24.077Le nombre total d’opérations effectuées en 2023 par la police municipale.1.979Le nombre d’infractions constatées en 2023 par la police municipale.350.000En euros, le budget consacré par la Ville au centre de supervision urbain et au déploiement de la vidéoprotection.