JO Paris 2024 : Johanne Defay offre la première médaille de son histoire à la Haute-Loire
Depuis 1896 et le lancement des Jeux olympiques de l'ère moderne, jamais un athlète originaire de Haute-Loire n'avait réussi à ramener une médaille. En prenant part au dernier carré des JO de surf, à Tahiti, dans la nuit de lundi à mardi (fuseau horaire de Paris), Johanne Defay a réussi à mettre fin à plus de 120 ans de disette. Après une élimination sur le fil lors des demi-finales, la surfeuse tricolore a su se remobiliser pour aller chercher la médaille de bronze, dans la foulée.
Pourtant, rien ne laissait présager qu'elle irait aussi loin dans la compétition, lors de la série inaugurale, dimanche 28 juillet. La native du Puy-en-Velay avait vécu une entrée en lice compliquée, avec une blessure à la tête qui avait perturbé son premier tour et lui avait valu quatre points de suture. Mais la Vellave avait ensuite réagi en championne pour réaliser un parcours remarquable, en domptant parfaitement la mythique vague de Teahupoo. Après avoir battu la prometteuse australienne Molly Picklum en repêchages, elle avait ensuite écarté deux favorites de la course à la médaille. Sa compatriote et locale de l'étape, Vahine Fierro, cédait au troisième tour, dans un duel fratricide. En quarts de finale, la médaillée d'or en titre et quintuple championne du monde, Carissa Moore (États-Unis), échouait également face à la Ponote.
Une issue cruelle dans le dernier carréMais rien n'a été épargnée à Johanne Defay durant ces JO et c'était ensuite la championne du monde en titre, Caroline Marks (États-Unis), qui se dressait sur sa route, lors des demi-finales. La Française se montrait plus offensive que son adversaire durant l'entame de ce tour, pour prendre les devants. Grâce à deux vagues maîtrisées et de belles manœuvres, elle prenait l'avantage avec un score de 12,17 points. Mais à dix minutes du terme, la concurrente des États-Unis profitait de la plus belle vague de la série pour égaliser. Bénéficiant de la note la plus élevée sur une seule vague (7,00 points), et malgré un score de parité, Caroline Marks l'emportait. La Française voyait donc la finale lui filait sous le nez, sur ce point de règlement. Cruel.
Johanne Defay n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort, puisque moins d'une heure et demie après cette désillusion, elle devait surfer pour aller chercher la médaille de bronze, à l'occasion de la petite finale. Dans cette ultime série de ses Jeux olympiques, elle retrouvait Brisa Hennessy. Cette même Costaricienne qui l'avait battue lors du premier tour de la compétition. Comme en demie, la Tricolore se montrait la plus active et prenait un meilleur départ. Les juges lui décernaient trois notes au-dessus de 5,20, lors de ses premières vagues, tandis que son adversaire restait longtemps bloquée à 3,00. La surfeuse née au Puy-en-Velay s'imposait finalement avec un score de 12,66 contre 4,93 pour son adversaire. Ce succès ne souffrait d'aucune contestation possible et lui offrait la médaille de bronze.
À l'issue de cette série, Johanne Defay laissait échapper quelques larmes. Le symbole que ce podium olympique représente, sans doute, le sommet de la carrière de la meilleure surfeuse française de tous les temps. La Ponote restera dans l'histoire comme la première médaillée originaire de la Haute-Loire, mais aussi comme celle qui a apporté sa toute première breloque au surf français.
Lucas Jacquet