Cyclisme sur piste: la France patine au démarrage
Après deux jours et deux finales dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, une première chance de médaille s'est brisée sur les mollets surdimensionnés des sprinteurs australiens qui ont battu les Bleus dans le match pour la troisième place.
En bronze à Tokyo, Florian Grengbo, Sébastien Vigier et Rayan Helal savaient que l'or était inaccessible. Et, comme prévu, les Néerlandais de Harrie Lavreysen ont conservé leur titre en laminant la Grande-Bretagne en finale, devenant la première nation du monde à descendre sous la barre mythique des 41 secondes.
Mais les Bleus comptaient au moins rééditer leur performance de Tokyo, sur une piste qu'ils connaissent par coeur et devant leur public, même si celui-ci n'a pas été aussi bruyant qu'espéré, "infiltré" par de nombreux supporters britanniques et néerlandais.
C'est la première fois en sept olympiades, depuis l'or de Sydney en 2000, que les Français ne ramènent pas une médaille dans cette épreuve.
"On est désolés de ne pas avoir donné de médaille à notre public", a commenté Grengbo, abattu. "Je suis ultra déçu, on n'a pas répondu présents le jour J."
"Il y a trois ans on était médaillés alors qu'on était plus jeunes. C'est dur de se dire qu'en trois ans, on n'a pas progressé", a-t-il encore déploré.
"Il y a de la frustration, l'équipe de France de vitesse n'a jamais été aussi vite mais il n'y a pas la médaille", a ajouté l'entraîneur du sprint Grégory Baugé.
Dans les épreuves d'endurance, cela ne veut pas sourire pour l'instant non plus.
Les Françaises gardent une chance de médaille de bronze en poursuite par équipes mais il faudra faire beaucoup mieux que leur septième temps des qualifications.
"Pas bon"
Clara Copponi, Valentine Fortin, Marion Borras et Marie Le Net ont certes, avec un temps de 4:08.797, battu leur propre record de France. Mais cela reste insuffisant pour peser face à une concurrence qui a elle aussi beaucoup progressé.
"Ce n'est pas bon, on ne venait pas pour un record de France. On ne va pas s'inventer un niveau de performance qu'on n'a pas", a réagi l'entraîneur français Samuel Monnerais.
"La médaille de bronze est encore accessible. Mais il faut qu'elles montrent un autre visage", a ajouté Monnerais qui va faire entrer Victoire Berteau dans le quatuor mercredi.
Hors-jeu pour une médaille, les poursuiteurs français joueront eux mercredi le match pour la cinquième place, ce qui correspond peu ou prou à leur niveau.
Mardi, Benjamin Thomas, Thomas Denis, Thomas Boudat et Valentin Tabellion ont pris un départ canon pour battre largement le Canada mais leur quatuor s'est disloqué sur la fin.
La Grande-Bretagne et l'Australie, qui a battu le record du monde au premier tour, vont se disputer la médaille d'or, alors que le Danemark et l'Italie, tenante du titre, se battront pour le bronze.
"L'idée c'était de prendre des risques", a expliqué l'entraîneur Steven Henry qui voulait surtout retenir la belle forme de Benjamin Thomas et Thomas Boudat.
"Je me projette déjà sur l'omnium et la Madison (ou Américaine) de la fin de semaine", a-t-il insisté, deux disciplines qui représentent sans doute les plus belles chances de médaille pour les Bleus.