Tennis de table: les Mousquetaires au pied de la grande muraille de Chine
Après le bronze décroché en simple par Félix Lebrun, devenu à 17 ans le plus jeune médaillé olympique en individuel de l'histoire, le voilà, avec son frère Alexis et Simon Gauzy, à une victoire d'offrir à la France une deuxième médaille dans ces Jeux.
"On voulait aller en demi-finale pour se donner deux possibilités de podium et on les aura. Alors certainement qu'une sera peut être plus compliquée que l'autre. Mais on y est, on a envie de faire un gros match" jeudi (10H00), a réagi Gauzy.
"On prend beaucoup de plaisir à jouer ensemble... Ca va être un sacré match" face aux Chinois, a enchaîné Alexis Lebrun.
Après une entrée sans trop forcer dans le tournoi, en écartant les Slovènes (3-0), l'adversité promettait de croître mercredi face aux Brésiliens, emmenés par Hugo Calderano, tout nouveau 3e mondial animé d'un sentiment de revanche trois jours après sa lourde défaite contre "Féfé" dans la petite finale du simple.
Il n'en fut rien, tant les Français ont été dominateurs.
Le double composé d'Alexis Lebrun et Simon Gauzy a d'abord réussi la meilleure entame possible avec une victoire autoritaire (11-8, 11-9, 11-6) aux dépens de la doublette Vitor Ishiy/Guilherme Teodoro.
Idéal pour mettre Félix dans le bain pour ses retrouvailles avec Calderano. Elles ont d'abord ressemblé à leur confrontation de dimanche, avec un cavalier seul, ou presque, du Tricolore, qui a manifestement très bien digéré son récent succès, son rival donnant l'impression d'encore chasser les fantômes.
Saisir les opportunités
Le cadet des Lebrun a certes cédé le troisième set au puissant Brésilien, mais il a plié l'affaire sans trembler (11-6, 11-7, 11-13, 11-6).
Restait à Alexis (20 ans, 16e mondial) de finir le travail contre Vitor Ishiy. Ce qu'il a fait avec la détermination qu'on lui connaît, toujours aussi agressif raquette en main. Il a lui aussi perdu un set en route, le deuxième, mais il en aurait fallu plus pour le déstabiliser et il s'est imposé (11-6, 9-11, 11-5, 11-7).
Par ce net succès, les Bleus se sont donc ouvert les portes du dernier carré comme ils l'espéraient.
Une muraille chinoise est à franchir désormais, avec le tout frais champion olympique, Fan Zhendong, son prédécesseur à Tokyo et Rio, Ma Long, et le champion du monde, Wang Chuqin.
"On sait très bien qu'il y a les trois meilleurs joueurs du monde en face et que ça va être compliqué. Ils ont le plus grand joueur de tous les temps (Ma Long), peut être le deuxième (Fan Zhendong) et le troisième en devenir (Wang Chuqin). Donc c'est une équipe fantastique, mais plus on aura d'opportunités, plus on pourra s'en créer et plus on pourra peut être les prendre", a dit Gauzy pour illustrer la difficulté de la tâche.
"En revanche, j'espère qu'ils verront un peu l'ambiance française", a-t-il conclu, conscient qu'on n'a jamais trop d'atouts à faire valoir en la circonstance, avec un public toujours prompt a entrer en fusion dans ces Jeux de Paris.