Relégué, puis repêché, avant de recevoir une claque... Troyes, qui reçoit Clermont, vit un début de saison particulier

Le 30 juillet 2024 fera assurément date dans l’histoire de l’ESTAC. Après ce qu’on pourra qualifier d’un trop long suspense de plusieurs semaines savamment (entendez par là “stratégiquement”, pour nier la réalité financière) entretenu par les dirigeants girondins pour sauver ce qui ne pouvait pas l’être, la décision tombait enfin : Bordeaux était administrativement relégué de Ligue 2.

Avec pour heureuse conséquence que Troyes, qui venait de terminer une nouvelle saison galère au 17e rang, celui du premier relégable, donc du premier repêché possible, y conserve sa place. Son budget validé par la Ligue de football professionnel, l’ESTAC, membre de ce City Football Group aux 12 clubs (!) aux côtés, ou plutôt derrière, Manchester City, pouvait, enfin, souffler.

Définitivement ? On ne s’avancera pas, tant il est vrai qu’appartenir à un richissime groupe émirati ne préserve pas pour autant du pire, de couacs en crises, voire d’accidents industriels et donc, humains...

Membre depuis 4 ans dudit groupe, l’ESTAC a en effet fait fort ces dernières saisons, enchaînant dans les faits, une deuxième descente après celle de Ligue 1 en Ligue 2, usant, depuis 2021, quatre entraîneurs : Laurent Batles, Bruno Irles, Patrick Kisnorbo et David Guion, ce dernier étant limogé pas plus tard que le 6 août, Stéphane Dumont, arrivé en provenance de Guingamp, le remplaçant le 13 août, après une semaine d’interim assurée par Philippe Bizeul.

Ligue 2 : le Clermont Foot à Troyes avec l'ambition de transformer les bonnes intentions en victoire

Dans quel état Troyes s’apprête donc à recevoir Clermont ? Pas fringant, c’est le moins que l’on puisse dire. La première prestation des Aubois, à Guingamp, justement, sonnés sur un 4-0, a laissé voir une défense bancale et une option offensive sans doute trop généreuse pour ne pas être punie, en l’état de l’équipe et d’un effectif à dégraisser. Comme dans d’autres clubs, sauf que celui de Troyes évoluera en plus, ce vendredi soir, dans un contexte très particulier.

À la suite à de débordements survenus début mai lors de la réception de Valenciennes quand des jets de fumigènes ont conduit à l’interruption de la rencontre, un huis clos a été instauré pour l’enceinte troyenne. Huis clos qui aura « accompagné » les derniers pas des footballeurs aubois la saison dernière face à Sochaux. Mais qui perdure à l’heure de recevoir pour la nouvelle.

Ce huis clos de l’exercice 2023-2024 étant encore au programme pour son successeur, c’est donc une nouvelle fois devant des tribunes vides que l’ESTAC va recevoir Clermont. Lui reste à vite remplir le compteur points pour que le marasme ne tourne pas à la sinistrose.

Jean-Philippe Béal