Un individu interpellé, plusieurs départs de feu : ce que l'on sait après l'attaque visant une synagogue à La Grande-Motte
Le point sur l'enquête, confiée au parquet antiterroriste.
Les faitsEntre 08 H 00 et 08 H 30 samedi, deux véhicules sont incendiés dans l'enceinte de la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte (sud), dans un quartier résidentiel de la station balnéaire, explique le Parquet national antiterroriste (Pnat) dans un communiqué. Deux départs de feu supplémentaires sont relevés au niveau de deux portes d'accès du bâtiment.
"Plusieurs départs de feu ont été signalés à la gendarmerie par des riverains, à 08h21", a précisé à l'AFP une source de la préfecture, qui représente l'Etat dans le département, en soulignant que dans ce bâtiment logent le rabbin de la synagogue mais aussi d'autres personnes "sans lien avec la communauté juive".
Selon cette source, ces feux ont visé deux voitures stationnées dans une cour intérieure du bâtiment, une pergola servant d'espace de convivialité avec un barbecue, ainsi que la porte même de la synagogue et celle d'une salle de réunion. Un cinquième départ de feu a été mentionné, sur une voiture stationnée à l'extérieur du bâtiment.
L'explosion entendue au même moment que les départs de feu est celle d'une bonbonne de gaz. Après avoir pensé que cette bonbonne se trouvait dans un des véhicules incendiés, les enquêteurs du Pnat ont finalement déterminé qu'elle était à côté de ces véhicules.
De source préfectorale, quatre bonbonnes de gaz, deux grandes et deux petites, se trouvaient sous la pergola, près du barbecue.
Selon le maire de la commune, Stéphan Rossignol, la bonbonne du barbecue qui a explosé aurait été ouverte par l'assaillant lui-même, dans le patio de la synagogue. Les trois autres bouteilles étaient heureusement vides, toujours selon l'élu.
La cibleLa synagogue Beth Yaacov Atlan, installée dans un bâtiment d'un étage, dans une zone résidentielle de La Grande-Motte, a été inaugurée il y a 12 ans à l'initiative de deux frères originaires d'Algérie.
Au moment des faits, cinq personnes se trouvaient dans le bâtiment, dont le rabbin, mais aucune d'entre elles n'a été blessée. Le seul blessé léger est un policier municipal, touché par "le blast" de l'explosion.var _ultimedia_host = "https://www.ultimedia.com";var _ultimedia_script = document.createElement("script");_ultimedia_script.setAttribute("type", "text/javascript");_ultimedia_script.setAttribute("src", _ultimedia_host + '/js/common/visible_player.js');document.getElementsByTagName('head')[0].appendChild(_ultimedia_script);
Ce samedi, jour de shabbat (jour de repos dans le judaïsme) l'office était prévu à 09H00, selon le site internet de la synagogue. "Il y a eu une vraie volonté d'avoir des victimes, de tuer", a affirmé Perla Danan, présidente du Conseil représentatif des institutions juives de la région Occitanie, à l'AFP: "Ca aurait pu être l'heure de l'office si nous étions en hiver".
"Il y a énormément de vacanciers à La Grande-Motte et sur le littoral qui viennent prier ici."
"Nous pouvons considérer que nous avons échappé à un drame absolu", a déclaré le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal, arrivé à La Grande-Motte en fin d'après-midi.
Le suspectSur les images de vidéosurveillance de la synagogue, un homme, relativement jeune, est filmé en train de quitter les lieux en courant, après l'incendie et l'explosion. Le visage découvert, un keffieh rouge sur la tête et un drapeau palestinien autour de la taille, il tient dans chaque main une bouteille d'eau minérale en plastique contenant un liquide jaunâtre.
À la ceinture, la crosse d'une arme de poing semble dépasser. Possiblement un 9 mm, selon une source proche du dossier.
Moins de 16 heures après le début de sa cavale, l'individu recherché a finalement été interpellé samedi soir, à 23 H 35, lors d'une intervention menée notamment par des policiers d'élite, a précisé le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin.
Selon le Pnat, cette arrestation a eu lieu à Nîmes, à une cinquantaine de kilomètres au nord. De même source, l'homme interpellé a ouvert le feu sur la colonne d'intervention, qui a riposté et l'a blessé au visage.
L'enquêteLe Pnat s'est saisi des faits à 11H00, ouvrant une enquête pour tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste, destructions par moyen dangereux en relation avec une entreprise terroriste, et association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes.
La garde à vue du principal suspect débutera quand il aura été soigné, a expliqué le Pnat, sans plus de précision sur la gravité de ses blessures.
Deux personnes de son entourage ont également été placées en garde à vue.
Avec AFP