Affaire Pavel Dourov : Moscou accuse Paris de « manque de coopération »
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova a fait savoir ce 25 août que Moscou avait envoyé une demande pour obtenir un accès consulaire à Pavel Dourov, PDG de Telegram, arrêté durant la soirée du 24 août à l'aéroport du Bourget.
Le citoyen franco-russe de 39 ans faisait l'objet d'un mandat de recherche pour complicité dans des crimes facilités par la messagerie cryptée.
Maria Zakharova a souligné que l'ambassade de Russie à Paris s'était immédiatement impliquée après avoir été informée de la détention de citoyens russes par les autorités locales. La diplomate russe a également fait état du manque de coopération de la part des autorités françaises.
La porte-parole a affirmé que Paris considérait la citoyenneté française du natif de Saint-Pétersbourg comme sa première nationalité.
La Russie réagit
Un rassemblement devant l'ambassade de France à Moscou a eu lieu ce 25 août en signe de protestation contre l'arrestation de Dourov.
Pour sa part, la commissaire russe aux droits de l’homme Tatiana Moskalkova a assuré sur sa chaîne Telegram que l’arrestation de l’homme d’affaires était «une tentative de fermer Telegram, une plateforme internet où l'on peut apprendre la vérité sur les événements qui se déroulent dans le monde».
Le Vice-président du Conseil de sécurité de Russie et ancien Chef d’État russe Dmitri Medvedev a, de son côté, assuré avoir averti Pavel Dourov, lors d'une rencontre «il y a bien longtemps», qu'il aurait «de graves problèmes dans tous les pays» en raison de sa position intransigeante sur la confidentialité des utilisateurs de la plateforme en question.
«Il a fait un mauvais calcul. Pour tous nos ennemis désormais communs, il est russe: donc imprévisible et dangereux», a posté sur Telegram l’ancien président, ajoutant que «Dourov devrait enfin se rendre compte qu’on ne choisit ni son époque ni sa patrie».
Selon la presse française, le milliardaire de 39 ans devrait être présenté à la justice ce 25 août, soit le lendemain de son interpellation.