Dômes Sancy Artense acte son soutien financier à la reprise de l’abattoir d’Issoire
C’est un sujet qui avait "déjà été abordé, il y a cinq ou six mois", soulignait Alain Mercier, président de la communauté de communes Dômes Sancy Artense, et qui s’est ré-invité à l’ordre du jour du dernier conseil communautaire, accueilli à Avèze, en fin de semaine dernière. "Le Département a mis en place une société d’économie mixte (SEM), reposant à la fois sur des partenaires publics et privés, afin de reprendre l’activité de l’abattoir d’Issoire. Il a sollicité les communautés de communes qui pourraient, si elles le souhaitent, intégrer cette SEM", posait-il comme préambule.
Actuellement, deux communautés de communes se sont engagées à soutenir ce projet de reprise de l’abattoir départemental : Agglo Pays d’Issoire (pour un investissement à hauteur de 200.000 €), et l’intercommunalité du Massif du Sancy (10.000 €).
Un outil de proximité"Cet abattoir ici, peut nous intéresser, car une grande partie de notre territoire n’est pas si loin d’Issoire", indiquait Alain Mercier avant d’informer les élus communautaires du projet d’un autre abattoir, pour lequel le soutien de la collectivité a également été sollicité : celui de Haute-Corrèze communauté, qui envisage la construction d’un nouvel abattoir, avec le même montage, en SEM, à Ussel. "On va aussi être invité à se positionner sur ce projet-là", expliquait le président, rappelant qu’une partie du territoire (notamment les communes près d’Avèze où avait justement lieu la réunion), était limitrophe avec cette collectivité.
Leur faudrait-il participer, financièrement, aux deux ? L’entrée au capital de la SEM étant fixée entre 5.000 et 10.000 €, pour le projet issoirien. La question s’est posée… "Moi ma position était de s’engager à la hauteur de 5.000 € du capital de l'équipement d’Issoire. Et on verra plus tard, les conditions de l’autre projet…", proposait-il, emportant plutôt l’unanimité des élus.
On est un partenaire du Département. Ce qui serait curieux, ce serait de ne pas soutenir le projet d’Issoire
soulignait Christophe Serre, maire de Tauves, rejoint par Martine Bony, maire de Vernines, qui rappelait le "potentiel de l’équipement et sa capacité annuelle d’abattage estimée à 5.000 tonnes. À sa fermeture, il travaillait environ 2.500 tonnes, donc il y a encore du potentiel… L’idée est d’ouvrir l’abattage aux bovins, ovins et porcins et de mettre en place un atelier de découpe qui répond à la demande des exploitations qui proposent, de plus en plus, la vente en circuit court, via les caissettes."
Une quasi-unanimitéL’unanimité des élus… sauf un. Claude Vincent, élu de Ceyssat, s’avouait plus circonspect. "J’ai peur de sa rentabilité. Il n’y a pas beaucoup d’abattoirs qui tournent et qui gagnent de l’argent, posait-il. Je ne vois pas bien l’intérêt de mettre 5.000 € dans un projet où l’on n'aura qu’une voix, donc peu le droit à la parole", s’interrogeant sur le système de gouvernance. "De toute façon, la décision de reprise est déjà prise par le Département : l’abattoir sera là, avec ou sans nos 5.000 €", synthétisait-il.
Un soutien solidaire"Il faut se montrer solidaires", opposaient plusieurs élus. "On doit être la communauté de communes où il y a le plus d’exploitations agricoles du département, et dont la majorité sont dédiées à l’élevage", rappelait Alain Mercier. Tous les élus ont donné leur accord à cette proposition de soutien. Sauf Claude Vincent qui s’est abstenu.
Marie-Edwige Hebrard