Ce dimanche, les chasseurs sont de retour dans les bois de Haute-Loire
Installées depuis une semaine dans des cages aux quatre coins de la commune de Landos, plus de 90 perdrix attendent d’être libérées pour pouvoir s’installer dans les champs attenants. L’opération de repeuplement est menée par la Fédération de chasse de Haute-Loire et l’Association communale de chasse agrée (Acca) dans le but de gonfler le nombre de spécimens dans le département.
Une baisse de la population depuis les années 1960« Cela fait trois ans que nous ne les chassons plus. Le dernier comptage réalisé n’était vraiment pas bon, c’est pour cela que nous procédons à cette opération », détaille Hugues Giraud, technicien à la Fédération départementale de chasse. Si l’espèce est présente dans la région depuis longtemps, sa population a commencé à diminuer dans les années 1960. Les repeuplements ont débuté vingt ans plus tard sur l’ensemble du territoire sans, malheureusement, porter leurs fruits. Un échec dû à plusieurs facteurs tels que les aléas climatiques, l’appauvrissement de l’habitat de l’espèce, un manque de cultures céréalières ou encore les prédateurs.?Jeudi après-midi, l’Acca de Landos a libéré les perdrix qui se sont envolées pour coloniser le territoire.?Photo G. C. Jeudi, pour essayer de combler ce vide, une équipe de huit chasseurs a parcouru les 3.650 hectares du plateaux du Velay pour libérer les volatiles. Un exercice qui s’est déroulé sous la supervision de Jean-François Liabeuf, vice-président de l’Acca de Landos.
C’est important de faire ce travail pour conserver l’espèce et pouvoir continuer de voir des oiseaux dans nos champs.
Et pour le chasseur, pas question de tirer sur l’animal tout de suite. « On ne va sûrement pas en tuer cette année. On va d’abord attendre de voir la population augmenter. » Enfermées depuis une semaine dans leurs petits enclos, les perdrix étaient impatientes de prendre leur envol. « Nous les enfermons pour qu’elles se mettent en bande. Si nous ne le faisons pas, elles partiraient chacune de leur côté et seraient davantage en danger face aux prédateurs », explique Hugues Giraud. Un à un, les oiseaux ont quitté les cages disposées à Landos. Non pas les huit mises en place, mais seulement six. En effet, deux enclos ne contenaient plus de perdrix à cause « d’actes vandalismes » : les grillages ont été sectionnés. « Une première », selon Hugues Giraud qui regrette ces comportements jugés « contreproductifs ».
Une opération qui coûte cherD’autant que les repeuplements deviennent fréquents pour la Fédération. Si à Landos, le dernier a eu lieu il y a dix ans, sur les autres communes des plateaux du Velay, plus de 4.000 perdrix sont venues garnir le territoire lors des deux dernières années. Une opération à 60.000 euros. Malgré cela, la Fédération persévère pour sauver une espèce emblématique de la région, puisque la perdrix grise atteint en Haute-Loire la limite sud de son aire de répartition. « On aimerait s’en passer, car cela a un coût et montre que la population ne se porte pas bien », regrette le technicien de la Fédération de chasse. Reste maintenant à observer si ce repeuplement sur les plateaux du Velay sera le bon pour savoir si l’animal pourra de nouveau être prélevé lors des prochaines saisons de chasse.
Guillaume Chorin