Diminution des distributeurs de billets : une alternative aux banques très encadrée
Des sociétés privées proposent l’installation et la gestion de distributeurs automatiques de billets pour les communes et commerces. Exemple avec Pierre-Yves Locatelli, directeur commercial de Loomis.
Cet opérateur de sécurité fiduciaire (3.300 collaborateurs pour 300 M€ de chiffre d’affaires) exerce dans le transport de fonds, le traitement de valeurs ainsi que la gestion et maintenance d’automates pour le compte de banques. C’est sur cette troisième activité qu’un besoin a été identifié auprès de communes ou commerce, afin de répondre à ce que l’on appelle pudiquement la réorganisation des banques, qui se traduit sur le terrain par la diminution du nombre de distributeurs de billets.
« Nous explorons ce marché depuis trois ans et demi, explique Pierre-Yves Locatelli. Nous avons déployé à ce jour 170 automates en France en notre nom propre, la moitié pour des communes, l’autre pour des commerces et pour l’instant plutôt dans les grandes surfaces. »
Quel coût pour le client ?Le coût affiché chez Loomis n’est pas à la portée de toutes les bourses municipales : 40.000 euros hors taxes pour l’installation et un forfait mensuel dépendant du nombre de retraits, que l’entreprise évalue en moyenne entre 800 et 950 euros.
Les distributeurs de billets sont-ils en voie d'extinction en Auvergne ?
Contrairement à ce qu’on peut voir dans certains pays étrangers, avec des distributeurs sur roulettes par exemple que l’on peut déplacer et ranger à volonté, les distributeurs de billets relèvent d’une réglementation plus drastique dans l’Hexagone. « Le DAB doit être scellé au sol et il y a tout un environnement sécuritaire à respecter, précise Pierre-Yves Locatelli. Mais une fois installé, nous gérons tout. Pour une commune, il n’y a rien à faire. Dans le cas d’un commerce, le client, rémunéré ou pas en fonction du nombre de retraits, peut choisir de charger lui-même les fonds que nous lui avons livrés dans le distributeur. »
"Bien choisir l'emplacement"Côté avantages, un flux de clients supplémentaires pour les commerçants, et une redynamisation de la vie locale pour les communes, « mais il est important de bien choisir l’emplacement, à proximité d’un parking et des commerces par exemple », ajoute le directeur commercial.
Reste, donc, la question du coût qui reste un frein et qui amènent peu de communes de moins de 1.500 habitants à se positionner. Pour les plus petites, Loomis propose d’autres solutions : « Par exemple, nous essayons de promouvoir la formule Ouicash, qui permet de déployer des distributeurs de billets chez les buralistes. Mais cela suppose un accès aux heures d’ouverture de l’établissement et non pas 24 heures sur 24 et sept jours sur sept comme avec un DAB dans la rue. » Encore faut-il, également, que la commune compte encore un bureau de tabac.
Patrice Campo