Les Etablissements Gatignol de Saint-Angel ont 70 ans et l'avenir devant

Il faudra un bon gros gâteau pour soutenir les 70 bougies, celles que l’entreprise Gatignol de Saint-Angel s’apprête à souffler pour fêter son anniversaire.La petite fête est prévue le samedi 21 septembre. Plusieurs personnalités locales viendront sans doute passer une tête et même un peu plus, signe de l’estime et de l’importance qu’on reconnaît à l’entreprise Gatignol.« Mais on ne va pas le célébrer ou le commémorer, j’espère qu’on va vraiment le fêter, sourit Gilbert Pacheco. Nous le fêterons avec tous les salariés mais aussi les compagnes et les enfants… quelques partenaires et fournisseurs, là, ici, sous le grand hangar ».

Une illustration de l’esprit maison que le chef d’entreprise essaie de faire perdurer malgré l’esprit des temps présents. Sa longévité, le nombre de salariés, une petite cinquantaine, et, cerise sur le fameux gâteau, sa bonne santé économique. Pour la première fois de son histoire l’entreprise Gatignol a dépassé les 10 millions de chiffre d’affaires sur l’exercice 2023.« Nous devrions pouvoir faire la même chose en 2024 » espère Gilbert Pacheco, nous sommes sur un bon rythme de progression ».Gatignol, donc, ce n’est plus comme on l’entend encore parfois, « le gars qui fait des maisons en bois ». Depuis les années 90, l’entreprise s’est diversifiée et réalise aujourd’hui de nombreux ouvrages en bois massif : des bâtiments à vocation industrielle, des bâtiments agricoles (hangar de stockage, stabulations…), des maisons individuelles et de l’habitat collectif.

Ces trois productions s’équilibrent à peu près : « Finalement la maison individuelle à ossature bois ne représente que 20 % de notre activité, nous faisons 8 ou 9 maisons par an. 40 % se font sur les bâtiments agricoles, et 30 % sur les bâtiments industriels »… et avec des bois de la forêt limousine : épicéa, sapin et douglas essentiellement. Problème de fournisseurs, de transport de fluctuation des cours… Michel Gatignol, l’ancien patron, a eu le nez creux : « En 1991, il a créé une scierie au sein de l’entreprise qui est devenue le fournisseur de Gatignol et aujourd’hui encore, c’est un atout bien réel de l’entreprise ». En tout cas pour le bois de charpente et de menuiserie. Pour le lamellé-collé, Gatignol fait confiance à un fournisseur creusois.  Charpentiers, couvreurs, zingueurs, menuisiers, serrurier métal, opérateurs bois, ingénieurs structure, dessinateur… Gatignol peut se prévaloir de posséder toutes les compétences en interne. « Et en règle générale nous formons deux ou trois apprentis chaque année ». « La richesse d’une entreprise, ce sont ses salariés, c’est l’homme, ce sont eux qui laissent une image de l’entreprise, ce sont eux qui résolvent les problèmes », conclut Gilbert Pacheco.  

"Chez Gatignol on a gardé le nom et l'esprit maison". S’il fallait un homme pour prendre la succession de Michel Gatignol, Gilbert Pacheco symbolise une sorte d’évidence.La passation de pouvoir s’est faite en 2014 et c’est comme si, de longue date, le destin l’avait programmé pour remplir cette mission à la tête de l’entreprise.Gilbert Pacheco, c’est d’abord un étudiant ingénieur aux Arts et métiers à Limoges. Pour finaliser son cursus, il choisit la voie de l’apprentissage et il « débarque » chez Gatignol à Saint-Angel. Il a alors 22 ans.Gilbert Pacheco : conducteur de travaux, ingénieur, chargé d’affaires… Un parcours qui l’a amené naturellement à prendre la tête de l’entreprise.?Ph : A.B« J’ai d’abord travaillé comme ingénieur au sein du bureau d’études, puis, je suis devenu conducteur de travaux sur les chantiers, puis encore chargé d’affaires ».En 2014, quand le départ de Michel Gatignol est à l’ordre du jour, Gilbert Pacheco rachète l’entreprise : « J’ai été modelé par l’esprit maison et comme cet esprit était proche de mes valeurs et de mes attentes… ». Gilbert Pacheco honore toujours une promesse : « Michel Gatignol m’a demandé, en hommage à son père, le fondateur, si je voulais bien garder le nom de Gatignol ». Le nom est resté bien sûr. Mais grâce à la clairvoyance de Michel Gatignol et désormais depuis 10 ans de Gilbert Pacheco, l’entreprise s’est développée mais surtout, s’est diversifiée.

Arnaud Besnard