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Сентябрь
2024

Confrontés aux dealers dans le centre-ville de Clermont-Ferrand, les riverains à bout : "Ils ne se cachent même plus"

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Quelques palabres, un regard furtif alentour. Le dealer, qui semble à peine majeur, extrait un petit morceau de résine de cannabis de son sac banane et le glisse dans la main d’un client, pas plus âgé que lui. La transaction a beau être rapide et discrète, impossible de la rater, en ce début d’après-midi, face à la gare de Clermont-Ferrand, au pied d’un hôtel désaffecté. À quelques mètres de là, un guetteur, silhouette sombre et immobile, toise chaque passant, prêt à lancer l’alerte s’il reconnaît un policier.

Un supermarché de la drogue

Le décor est planté. Bienvenue dans la longue et populaire avenue Charras, trait d’union entre le secteur de la gare et le centre-ville. À l’instar des quartiers Saint-Jacques et de La Gauthière, cette artère, qui fut jadis l’une des plus florissantes de la capitale auvergnate, est devenue un véritable supermarché de la drogue à ciel ouvert. L’une de ces poches de misère urbaine où de très jeunes hommes errent, à la fois méfiants et hagards, le long des derniers commerces encore ouverts – essentiellement des sandwicheries, bars et épiceries – et des caches improvisées de stupéfiants.

Rien de bien nouveau. Voilà de nombreuses années que cette rue est en proie aux incivilités et à la désertification. Il y a quatre ans, la Ville a tenté d’endiguer le phénomène en la réaménageant complètement. Mais autour des élégantes jardinières et des bancs en pierre stylisés flottent toujours des odeurs d’urine, de cannabis et un profond sentiment d’insécurité. Ce poison du narcotrafic et les nuisances qu’il génère sont-ils montés en puissance cet été ? Nombreux sont les riverains de l’avenue Charras à nous avoir contactés, récemment, pour nous faire part de leur désarroi et de leur colère, comme un appel de la dernière chance.

L'avenue Charras a été entièrement refaite il y a quatre ans. Parmi eux, François (*), un Bourbonnais de 36 ans qui, en 2021, a racheté un immeuble squatté de quatre étages, dans le bas de la rue. Ce petit investisseur, qui dit « croire en Clermont », a entièrement refait l’immeuble pour y louer six appartements, ainsi qu’un local commercial, au rez-de-chaussée. "On me dit que j’ai les plus beaux appartements de Clermont", se félicite-t-il, avec un brin d’amertume. En dépit de la pénurie de logements, seulement trois sont occupés. "Mes locataires restent trois, huit mois et s’en vont en raison du climat d’insécurité général. L’une d’elles, policière municipale, est partie au bout de deux mois. Elle se faisait harceler dans la rue, de jour comme de nuit et avait peur de rentrer chez elle."

Des gens "qui squattent, qui traînent..."

Son local commercial, "nickel", assure-t-il, n’a pas plus de succès. "La meilleure offre que j’ai eue, c’est pour une épicerie éthiopienne, ouverte tous les jours, de 8 heures à minuit." Hors de question pour François de rajouter de la nuisance à la nuisance. Une partie du problème venant, selon lui, de ces boutiques fourre-tout situées au pied des immeubles. "Elles vendent de l’alcool, voire plus que de l’alcool. Résultat, on se retrouve avec des gens qui squattent, qui traînent et attendent toute la journée que ça passe." Pour le propriétaire, la récente piétonnisation de l’avenue n’a pas arrangé la situation.

"Il y a deux semaines, en plein après-midi, des mecs se faisaient couper les cheveux au milieu de la rue. C’est pas la bonne ambiance…"

"Ça urine dans tous les sens, ça fume. Et les policiers n’arrivent pas à les faire partir. Avec les voitures, naturellement, les gars ne restent pas au milieu de la route, ça calme un peu le truc."

La Visitation, l'autre point de deal

On remonte l’avenue Charras au-delà de l’avenue d’Italie, jusqu’à la résidence de La Visitation. Cet ensemble d’immeubles discrets, auquel on accède par divers porches, abrite un point de deal encore plus important, à deux pas des établissements scolaires et de la très fréquentée place Delille. Ici, d’autres allées et venues incessantes de jeunes hommes à pied ou à scooter. D’autres guetteurs, assis sur une poubelle ou le dos collé contre les murs de l’ancienne poste, point stratégique au carrefour de plusieurs rues. Et la même inquiétude des riverains.

"La nuit, ce sont des nuisances, ça crie, ça hurle partout, ça met la musique à fond", se désespère Cédric (*), qui observe ce triste manège depuis sa fenêtre. "Les guetteurs ne se cachent même pas. Ils sont dans le décor, au quotidien. Il manque juste un panneau “Ici, point de deal”." Amoureux de son quartier mais inquiet de voir "le foutoir " s’y installer, le Clermontois a décidé de partir seul en croisade contre ce fléau qui lui rappelle de très mauvais souvenir.

"Ma fille était étudiante à Nantes, confie-t-il. Elle habitait en pleine ville et au bas de sa porte, il y avait un point de deal. J’ai dû l’exfiltrer et la faire revenir à Clermont car elle ne dormait plus et faisait des crises d’angoisse. Je n’ai pas envie que cela recommence ici, à quelques mètres de chez moi."

Le trafic de drogue monte en puissance à La Visitation. Discrètement, il photographie les petits soldats du trafic qui œuvrent jour et nuit, sept jours sur sept, au pied de chez lui. Régulièrement, quand leurs braillements ou le tumulte de leurs deux-roues deviennent insupportables, il appelle le 17. Il a déjà écrit à tous les élus, au préfet. "Le problème, c’est qu’on a l’impression que tout le monde s’en fout", souffle François. Ce qui n’est pas tout à fait vrai. Le point de deal de La Visitation a déjà fait l’objet de plusieurs enquêtes ou opérations de police. L’une d’elles, en avril 2023, a débouché sur l’interpellation et la condamnation de deux têtes de réseau, des ressortissants tchétchènes. Mais la guerre contre le narcotrafic est un puits sans fond et en dépit d’une présence quasi quotidienne des fonctionnaires, le trafic de stup s’enkyste au cœur de Clermont-Ferrand.

"Au mois d’août, c’était l’apogée ! Plus personne se cachait, on voyait même des files de consommateurs. Surtout, il y avait des gens qui se piquaient en pleine rue. Ça nous a mis une claque. Il y a quand même des gamins pas loin. On comprend mieux ce que les gens vivent dans les ZUP…"

On traverse le plateau central, direction la rue Saint-Claire, dans le quartier Fontgiève. Au pied d’un charmant immeuble en pierre de lave, une porte avec un digicode défoncé. "Toutes les semaines, elle est cassée", soupire Sonia (*). La trentenaire et son mari, propriétaires d’un appartement – qu’ils louent – dans cette résidence, ont eux aussi vu des dealers s’installer dans l’étroite et sombre cage d’escalier.

D'autres appartements inlouables

"Ils stockent leur drogue dans les boîtes aux lettres, ils encombrent le hall de détritus, ils pissent partout et ils ont même tagué le nom de leur point de deal au-dessus de la porte d’entrée", raconte Sonia avec tristesse. Résultat, son appartement est inoccupé depuis 2020. "Quand les gens arrivent pour le visiter, ça pue, c’est dégueulasse, ils prennent peur. Nous avons tenté de le mettre en vente, c’est mission impossible." En attendant, le crédit et les charges continuent de tomber. Ces dernières sont exorbitantes en raison des réparations à répétition. "On n’arrête pas de faire venir des entreprises de nettoyage. On passe notre temps à faire des travaux."

Le jeune couple a bien sûr inondé les autorités de courriers. Les réponses sont souvent les mêmes : compatissantes et admettant à demi-mot une certaine impuissance. « Je suis en contact avec d’autres copropriétaires. Nous sommes tous désespérés. Nous ne savons plus quoi faire. » Eux aussi continuent de croire malgré tout en Clermont-Ferrand. « Nous avons acheté dans cette ville par ce que nous l’aimons. La rue Sainte-Claire est jolie. Elle est pavée, l’immeuble est mignon. Mais on était loin d’imaginer tout cela. » Loin d’imaginer que le trafic de stupéfiants, aujourd’hui, n’épargne plus aucun quartier. (*) Tous les prénoms ont été modifiés.

Olivier Choruszko




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