A Saint-Flour, la gymnastique prend son indépendance, mais se sent à l'étroit

La gymnastique tente une nouvelle figure, libre. En cette rentrée, l’activité ne dépend plus d’une section de la Sanfloraine, mais d’une association à part entière : Sanflogym.

Un départ pour plus de souplesse. « Cela faisait plusieurs années qu’on en parlait, explique Audrey Grenier, coprésidente. Rester à la Sanfloraine était compliqué pour nous : toutes les relations avec la fédération, toutes les demandes de subventions passaient par leur direction. On avait moins de poids aussi auprès des collectivités, malgré notre nombre de licenciés, en restant à la Sanflo. Alors on a franchi le pas. »

Un changement de statut… qui n’en a pas appelé d’autres. Car, comme chaque année, la gym a refusé du monde. Beaucoup de monde. 50 enfants, la jauge étant bloquée à 140 filles pour une vingtaine de garçons. « C’est très compliqué à vivre, à expliquer, reprend la coprésidente. On ne fait plus de portes ouvertes, rien, car on sait que ça ne nous ferait que refuser plus de monde. »

La raison ? Les installations, selon elle. « Je suis au club depuis 1991, il y a eu des évolutions, le nouveau gymnase… mais le problème reste le même. Il nous manque une salle dédiée. » Car, même si l’OMJS a pu leur trouver de nouveaux créneaux, en soirée le vendredi par exemple, ces dernières années, « on est à l’étroit. Le matériel, on l’a. Mais déjà, il nous faut l’installer, le désinstaller chaque mercredi. On parle de 400 kg à chaque fois, ça use les bénévoles. Je demande d’ailleurs aux parents de nous aider maintenant. Parfois on doit partager la salle, avec l’athlé l’hiver, avec le volley peut-être cette année. Je comprends que les autres associations ont besoin d’un endroit pour s’entraîner, mais dans ces cas-là, on n’a pas la place pour tout installer. Le saut de cheval, ça prend toute la largeur du gymnase. Et on a un praticable qu’on démonte alors qu’il ne faudrait pas, parce qu’on a pas d’autres solutions. »Au-delà du matériel « les créneaux sont surchargés. En une heure, les jeunes ne font réellement que cinq minutes de gym parfois, parce qu’ils sont 8 à 10 par cadre, contre un pour quatre normalement. Et ils s’entraînent deux à trois fois moins que dans les autres clubs. Dans ces conditions-là, c’est difficile de progesser. »

Pourtant, les résultats sont là, avec plusieurs titres de champions du Cantal, des performances régionales, « mais il faut en passer par des stages, à Clermont par exemple pour nos garçons qui sont allés aux championnats de France. »Enfin, le club ne peut recruter. « On en a les moyens, on a essayé cet été. Mais on ne pouvait proposer que 15 heures de travail. Dans ces conditions, personne n’est intéressé. Alors qu’à Saint-Chély par exemple, ils ont leur salle, et un salarié. »Alors l’association continue avec ses bénévoles. Mais de manière indépendante, désormais. 

Le bureau. Coprésidentes : Audrey Grenier et Janice Barthomeuf. Secrétaire : Céline Payen. Trésorier : David Fiorèse. Membres : Estelle Hameau, Émilie Delpuech, Nathalie Vizade et Camille Touzery.

Yann Bayssat