Connaissez-vous le sepak takraw ? Un tournoi européen est attendu dans ce village du Puy-de-Dôme
Il y a moins de dix clubs en France et l’un d’eux se trouve… à Cunlhat. Le village du Livradois-Forez a son club de sepak takraw. Ce sport, originaire d’Asie du Sud-Est, ressemble au volley à la différence près que les joueurs n’ont pas droit aux mains?! Ils frappent dans la petite balle avec les pieds, les genoux ou encore la tête, ce qui donne lieu à des figures parfois acrobatiques.
C’est à Gaston Primpier que ce sport doit son arrivée en Auvergne, suite à un voyage, en 2014. "Au Laos, dans la plupart des villes et villages, il y a des terrains de sepak takraw et ça joue à fond, raconte-t-il. J’adore le sport, c’est un bon moyen de rencontrer des gens. J’ai joué dans tous les endroits où on est allé. J’ai rapporté quelques balles et un filet et le premier match a eu lieu dans mon jardin. Les potes ont dit : “c’est génial, faut recommencer”, et on s’est retrouvé toutes les semaines."
Ouverts à tousQuelques années plus tard, la bande de copains a obtenu un créneau au gymnase de Cunlhat et ils se retrouvent depuis tous les mardis à partir de 18 heures.
C’est un sport atypique et très marrant, témoigne William Follet, un autre joueur. C’est aussi très dur, très ingrat, surtout au début. Elle est difficile à contrôler, cette balle?!
Aujourd’hui, ils sont une dizaine de garçons à composer le groupe, "mais on est ouvert à tous", insistent-ils, aux filles et à tous les âges adultes.Cette petite équipe fait vivre le sepak takraw à Cunlhat.
L’année dernière, une nouvelle étape a été franchie lors de leur participation à un tournoi de sepak takraw, à Toulouse.
Une cinquantaine de joueurs attendus"On a rencontré plein de passionnés et c’est réellement là-bas qu’on a appris à jouer. On connaissait les règles de base, qui sont simples, mais pas toute la tactique, qui est beaucoup plus compliquée", expliquent William et Kévin.
En rencontrant ces autres joueurs, ils ont décidé d’organiser, chez eux aussi, un tournoi. Même si leur club est petit, c’est finalement plus simple, dans une commune rurale que dans les grandes villes, de planifier une telle rencontre.Il aura lieu ce week-end au gymnase de Cunlhat. Ce sera un tournoi européen puisque des équipes de Belgique (De Pinte) et d’Allemagne (Elmshorn) joueront aux côtés de clubs français comme Paris, Toulouse, Évry, Wittenheim et Cunlhat. Une cinquantaine de joueurs sont attendus. Dont deux équipes enfants.
Un club "autogéré"Une nouvelle aventure pour ce petit club "autogéré", sans chef ni entraîneur, qui a choisi le blaireau comme mascotte en partie par autodérision. Il se prépare à animer ce tournoi en anglais au vu des participants.
"Il y a un calendrier européen des tournois et on a pour ambition de devenir l’une des étapes", livre Gaston Primpier.
Ce sera l’occasion de faire découvrir cette discipline au grand public. Un sport qui, selon Gaston, "est non violent, inclusif, où tu as besoin de l’adversaire pour faire un bon match. Un sport où il faut être calmes, soudés et solidaires."
Le tournoi aura lieu samedi 21 et dimanche 22 septembre, de 9 à 19 heures. Gratuit pour le public. Buvette, petite restauration. Renseignements : sepakcunlhat@gmail.com.
Info plus
Sepak takraw, cela veut dire tout simplement "donner un coup de pied dans la balle". C’est un sport d’équipe qui est originaire de pays d’Asie du Sud-Est comme l’Indonésie, la Malaisie, le Cambodge, le Laos et la Thaïlande.
La balle est petite, une quinzaine de centimètres de diamètre, et elle est traditionnellement tressée en rotin, mais existe aussi en plastique aujourd’hui.
Les joueurs s’échangent cette balle au-dessus du filet et l’objectif est que l’équipe d’en face ne parvienne pas à récupérer la balle pour la renvoyer.
Alice Chevrier