Frédéric Laporte candidat à sa réélection, Joseph Roudillon pas tête de liste... Ce qui se prépare pour les municipales 2026 à Montluçon
D’ici l’été, chaque camp prévoit de se mettre en ordre de marche à Montluçon pour les municipales de mars 2026. Alors que le paysage politique continue à se transformer, il leur reste quelques mois pour définir leur stratégie.
En attendant de se déclarer officiellement, le maire Frédéric Laporte (LR) ne cache pas sa volonté de se porter candidat à sa réélection. "Pour monter des projets structurants, il faut du temps, dix ans et deux mandats au minimum", argue-t-il.
Premières lignes d'un programmeCelui qui préside au destin de la Ville depuis 2017 dresse les premières lignes d’un programme tourné vers un approfondissement des thématiques de la santé, de la sécurité, de l’attractivité. "Je perçois aussi un problème d’entretien de la voirie, explique le sortant. Nous commençons à réfléchir pour trouver des solutions."
L’élu avance ses pions, dans la continuité mais avec la promesse d’un renouvellement. Frédéric Laporte dit rechercher de nouveaux noms, pour "incarner" ces projets et "pour porter des compétences".
La volonté de s'unir à gaucheFace au Républicain, la gauche devrait tenter de partir ensemble. Juliette Werth et Pierre Mothet (DVG), les deux principales voix du groupe Pour Montluçon changeons la donne, jugent plus que jamais nécessaire l’union : "On a le sentiment qu’il y a moins de débats sur le sujet. Mais il faut que les partis se mettent d’accord".
Le Parti communiste français semble justement adhérer à cette idée, "dès le premier tour", précise le secrétaire de la section montluçonnaise. Rémi Soulier veut croire en cette possibilité. "Sans cela, pas de victoire, dit-il. Les résultats des dernières législatives sont clairs."
La gauche recule dans la cité des bords du Cher, mais la tendance n’apparaît pas comme inéluctable à Céline Polo, animatrice du groupe d’actions local des Insoumis.
Nous avons accumulé pas mal d’expériences, avec beaucoup de porte-à-porte. Nous entendons beaucoup de critiques sur la gestion de la ville
Une réunion du Nouveau front populaire doit se tenir d’ici la fin du mois de septembre à Désertines, où les militants devraient aborder le sujet des municipales.
Si l’union semble s’imposer, qui pour l’incarner?? Pierre Mothet pourrait entrer dans la bataille, mais il devra d’abord rallier les différentes formations - qui semblent manquer pour l’heure de candidats à avancer.
"Ce sera une question de programme plus que de personnalité. Quelqu’un de chez nous ou d’une autre organisation", balaie la représentante de LFI. Proche du PS par le passé, Juliette Werth prévient qu’elle ne laissera pas "les appareils mettre leurs pions".
Le RN "se prépare"Autre enseignement des législatives, l’enracinement du Rassemblement national. Sans surprise, "le parti se prépare", confirme son délégué départemental Brice Coquet. "On avance prudemment, on rencontre des personnes."
"Certains me demandent si je vais être candidat. Ce n’est pas le sujet pour le moment", ajoute Jorys Bovet. Le député réélu début juillet pourrait-il aller jusqu’à jouer les premiers rôles, quitte à se contenter de peser au sein du conseil municipal en cas de défaite?? L’intéressé ne "s’interdit rien".
Le scénario semble envisageable d’autant plus qu’il aiderait le RN à relever la principale difficulté qui l’attend pour se présenter pour la première fois à Montluçon : trouver 39 partisans prêts à s’afficher sur une liste. "Ça reste toujours un défi, peu importe le parti. Mais qui apparaît plus facile à relever que la dernière fois, relativise Brice Coquet. On a multiplié notre nombre d’adhérents. Le fait d’avoir un député change la donne."
Joseph Roudillon ne repart pasIl s’agit de la deuxième certitude en ce mois de septembre : Joseph Roudillon (DVD) ne compte pas se présenter à nouveau comme tête de liste. "Un mandat public n’est pas une profession, c’est bien que ça tourne", explique le candidat arrivé troisième voici quatre ans.
L’ex-adjoint de Daniel Dugléry n’écarte pas de partir comme simple colistier si son groupe Montluçon ensemble le demande "au terme d’un débat".
Car nos élus et nos membres derrière souhaitent évidemment qu’une liste soit portée, tout en restant ouverts à d’autres groupes
Les contacts noués pourraient-ils se traduire par une fusion avec une autre liste à droite, une nouvelle force que semble prédire chaque camp?? À moins qu’ils aboutissent à un rapprochement avec Sylvie Sartirano (SE) de Montluçon pour demain, qui partage cette volonté d’ouverture à la société civile??
"Certains se sont rapprochés de nous. Nous regardons, on ne s’interdit rien. Il faut réfléchir à l’intérêt général", se contente de répondre la conseillère municipale. Reconnaissant une leçon apprise dans les urnes : "partir seul, c’est compliqué".
Le sujet "sera forcément à l’ordre du jour de notre réunion de rentrée, afin de discuter de la stratégie à adopter et voir qui à envie de se positionner". Sylvie Sartirano pourrait légitiment se lancer, même si "aujourd’hui, je n’en sais rien", dit-elle.
Bien que peu implanté et en berne dans les urnes, il ne faudrait pas oublier le camp présidentiel. "La stratégie n’est pas affinée, mais on participera. On peut être en capacité de présenter une liste", assure Jean-François Jarrige, qui n’écarte pas une nouvelle candidature aux municipales : "ça demande un engagement lourd, mais j’ai porté une liste, je peux le refaire".
Le refaire pour peser davantage que les 4,28 % enregistrés en 2020?? "L’ex-majorité ressort affaiblie des dernières élections", concède le président du parti Renaissance dans l’Allier. "Mais nous ne portons plus la responsabilité du gouvernement, ça change la donne."
Julien Pépinot