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Сентябрь
2024

Parce qu'il veut défendre son métier "oublié", ce ferronnier de Creuse s'est créé un compte sur Twitch

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Le smartphone, scotché à un escabeau, tourne en continu. Caméra de fortune ? Oui, sans doute mais sans elle, difficile de savoir ce qu’il se passe dans cet atelier. Car l’homme, filmé à son ouvrage, n’est pas disert. Pourtant, il en aurait des choses à dire sur son métier, sur sa volonté de le défendre, sur son désarroi à le voir disparaître. Mais…

"Parler de moi, ce n’est pas intéressant. Vous allez écrire tout mon CV ? Non, moi, je veux juste parler de mon métier."

Pierre Bonichon est un taiseux. Ce ferronnier, passé chez les Compagnons, s’est installé en 2006 à Viersat parce qu’il pensait « qu’il y avait un besoin. Parce que tout le monde a besoin d’un morceau de métal à un moment ou à un autre, non ? ».

Mais il a déchanté. « Le métier disparaît. Il y a une espèce de mode du portail alu, on standardise, on a l’impression d’être contemporain en utilisant des matériaux et des techniques des années 90. Et aujourd’hui, nos villages commencent à ressembler à des banlieues. On enlève les grilles à l’intérieur des églises, on remplace les grilles de portail par de l’alu. Alors qu'un travail de ferronnier n’est pas plus cher : on peut adapter le budget aux besoins. Et surtout, on peut faire des choses extrêmement contemporaines en utilisant des techniques anciennes. »

Pierre Bonichon n’aime guère parler de lui, non. Il préfère montrer. Montrer ce qu’il se passe autour de la forge à 1.000°. Montrer le quotidien d’un métier « oublié » : « On pense que les ferronniers n’existent plus, que travailler le fer, c’est obsolète alors qu’on restaure, on crée. Moi, c’est vraiment le fer qui m’a poussé vers ce métier. C’est le matériau qui me plaît. Simple. J’avais essayé le bois, la pierre mais c’était trop vivant. C’est ce qui est intéressant dans le métal : il est inerte en lui-même mais est vivant quand on le chauffe. Et puis, il y a aussi tout le travail du dessin, du regard, la géométrie, les mathématiques. Le ferronnier n’a pas de limites dans ce qu’il sait faire ».

La seule limite qui bloque ce ferronnier finalement, c’est de faire savoir.

"À un moment, je me suis demandé comment faire connaître et faire comprendre ce métier. Parce que mes clients, quand je leur donne un prix pour ce qu’ils me demandent, certains se disent que c’est juste un morceau de métal. Il faudrait qu’ils soient dans mon atelier pour me voir travailler."

Un site internet ? « Non, c’est pour vendre. » Des vidéos sur YouTube ? « Ce n’est pas très pratique. » Mais un jour, en formation à la chambre des métiers, quand Pierre Bonichon a dit son envie de montrer son atelier en direct, on lui a parlé de Twitch (*). « Très dynamique. Et ça parle aux jeunes. »

Alors dans l’atelier, entre la table de montage, le poste d’assemblage, la table de découpe et le poste forge, au milieu des pointes à tracer, des équerres, des marteaux, des enclumes…, dans ce décor d’un autre temps, le smartphone scotché au vieil escabeau a tout d’anachronique. Mais sans lui, qui connaîtrait le quotidien d’un artisan qui sait tout « fer » sans le faire savoir ?

Pourtant, c’est là, au milieu des flammes et des étincelles, que Pierre Bonichon parle le plus. Avec ses mains. 

YouTubeur, lycéenne, retraité et même curé : qui sont ces arbitres dans la Creuse ?

Séverine PerrierPhotos : Bruno Barlier

(*) Sur Twitch : ferronnier.




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