Pour la gestion de l'eau, ces élus du Puy-de-Dôme veulent "être solidaire"
La période politique, au plus haut niveau de l’État, est assez instable ces derniers mois. Une incertitude ambiante qui se répercute jusqu’au niveau des collectivités locales que sont les communes et les communautés de communes. Cela s’est encore vérifié jeudi soir, lors du conseil communautaire d’Ambert Livradois Forez (ALF) qui devait majoritairement porter sur le projet de transfert de la compétence eau et assainissement.
Vote ajourné"D’après le nouveau Premier ministre, le transfert de la compétence n’est plus obligatoire. Mais pour changer cela, il faut une loi. Je propose que nous ne votions pas ce soir et que nous laissions passer un peu de temps", a soumis le président d’ALF, Daniel Forestier. Une proposition validée par les élus communautaires. Mais cela n’a pas empêché la présentation du travail réalisé ces derniers mois, notamment concernant les volontés des 58 communes, départagées en cinq secteurs (*).
Si le transfert n’est plus obligatoire, cela ne veut pas dire qu’il ne sera plus possible de le faire.
"Ce que nous vous présentons est ce qu’il serait possible de faire. Pas nécessairement ce qu’il va se passer", a rappelé le président avec l’idée de rassurer les élus frileux sur le sujet délicat de la gestion de l’eau. Comme Didier Liennart, 7e vice-président et élu de l’opposition à Cunlhat. "J’ai rencontré la présidente de l’Agence de l’eau Loire Bretagne qui m’a dit qu’il n’y avait plus d’argent, si on prend une décision trop rapidement, on ne pourra pas revenir en arrière", a-t-il pointé, s’inquiétant du manque d’aide financière en cas de transfert.
Il ne faut pas être trop défaitiste. Tout le travail fait sera utile quoi qu’il en soit. Si le transfert n’est plus obligatoire, chacun pourra faire ce qu’il veut
Si les avis sur cette question sont très disparates, le président Daniel Forestier a appelé de ses vœux à une certaine solidarité.
Le travail souligné par l’élu de La Chaulme a été présenté à l’occasion de cette réunion où les élus non communautaires du territoire étaient également invités. À ce jour, sans que rien n’ait été acté jeudi soir, hormis les 16 communes adhérentes à un syndicat supra communautaire, différentes pistes sont privilégiées pour l’eau potable. Pour Ambert, Saint-Martin-des-Olmes, Grandrif et Saint-Anthème, ce serait celle de la poursuite de la délégation de service public (DSP). Concernant Sauvessanges, Viverols, Saillant, Églisolles, Saint-Romain, Saint-Clément-de-Valorgue et La Chaulme, le choix d’une convention de délégation est à l’étude. L’idée : le service est communautaire, et les communes conservent l’exploitation courante concernant l’eau potable. Toutes les autres communes du territoire opteraient pour un service à 100 % communautaire. En matière d’assainissement collectif, le découpage est un peu différent, puisque les fonctionnements actuels le sont. Les pistes de la DSP, de la régie communautaire ou de la convention de délégation sont aussi sur la table.
(*) N’incluant pas les communes qui aujourd’hui adhèrent à un syndicat supra communautaire, c’est-à-dire à cheval sur plusieurs communautés de communes.
Aider à la gestion des secrétairesAvant de débattre sur le sujet principal du conseil, les élus ont découvert le rapport d’Alain Molimard, 9e vice-président. Il est allé à la rencontre des mairies de moins de 1.000 habitants du territoire pour connaître leur fonctionnement avec comme objectif de cerner l’importance du travail des secrétaires. La problématique du non-remplacement de ces piliers et la lassitude ressentie face à une fonction de plus en plus difficile à assumer ont été pointées du doigt par toutes les équipes rencontrées. Pour endiguer l’érosion des départs et des non-remplacements par faute de candidats, un groupe de travail d’élus et de secrétaires va se réunir pour la première fois jeudi 14 novembre.
Sarah Douvizy