Top 14 : pourquoi l'ASM Clermont n'aura pas de pression mais quand même de l'ambition à Toulouse
« On a zéro pression. Car tout le monde nous voit perdant. Ce qui est logique ». Christophe Urios et ses adjoints n’ont probablement pas programmé de ramener des points de ce déplacement chez le Stade Toulousain, ce samedi soir (21 h 05), au stade Ernest-Wallon. Revenir avec un point de bonus serait déjà une sacrée performance dans le contexte actuel et au regard des dernières prestations de l’ASM à l’extérieur.
"Afficher le même état d’esprit en déplacement qu’au Michelin"À défaut de s’être rassuré sur le contenu, la dernière victoire contre Toulon (19-18) a permis aux Clermontois d’aborder ce déplacement chez le champion de France et d’Europe de manière plus confortable au niveau du classement. « Si nous avions perdu, cela aurait été plus compliqué », convient Sébastien Bézy, qui sera capitaine ce samedi soir, pour son retour dans son ancien club.
Alors, sans pression aucune, les Clermontois ? Pas sûr. Car si Urios fait profil bas sur le plan comptable avant d’aller se frotter à ce qui se fait de mieux, le coach attend beaucoup de cette sortie à haut risque en termes d’état d’esprit. Il espère enfin voir son équipe évoluer avec la moelle dont elle fait preuve à domicile. Ce qui n’a pas été encore le cas cette saison, avec une dernière sortie à Perpignan édifiante (défaite, 33-3).
« Je veux que l’on soit capable d’afficher le même état d’esprit en déplacement qu’au Michelin. C’est-ce que j’attends et c’est ce dont on a parlé avec nos leaders. On ne peut pas avoir un tel écart dans l’agressivité, la mentalité, l’engagement et le don de soi », regrette le coach des Clermontois, lesquels sont les seuls (avec le Stade Français) à n’avoir pas encore ramené le moindre point à l’extérieur.
"En raison du contexte, je sais que l’on sera prêt"La peur n’évite pas le danger. Mais aller chez ce qui se fait de mieux en Europe, face à une équipe revancharde après une série rarissime pour ce club de deux défaites consécutives, dont une à domicile, et qui enregistre aussi le retour de sa super star Antoine Dupont, n’est a priori pas l’endroit idéal pour espérer quoi que ce soit de positif.
« En raison du contexte, je sais que l’on sera prêt », conteste Christophe Urios. « Il y a une espèce de trouille qui fait resserrer les rangs », ajoute aussi le coach, qui joint la parole aux actes en alignant une équipe donnant de vraies garanties sur le papier pour tenir la mer dans la tempête rouge et noire avec Lee, Lanen ou Ceyte devant, et Moala, Simone, ou Delguy, derrière.
« Je veux voir mon équipe à l’extérieur comme je ne l’ai pas encore vu cette saison, insiste le coach. Mais être vaillants comme on disait avant, cela ne suffira pas. Si on veut être dans le match, il faudra faire un grand match car eux vont faire un grand match sur la prise d’initiative, sur la défense, par leurs avants. Nous avons des anciens Toulousains dans l’équipe. Nous les avons fait participer à la préparation », ajoute le coach.
« On sait comment les jouer. Mais entre la théorie sur un paper board et le terrain, ce n’est pas la même chose », souligne Christophe Urios.
À Toulouse, en effet, il y a souvent un monde entre les espoirs et la réalité.
Didier Cros