Pourquoi ce village auvergnat a fait cartographier son cimetière depuis le ciel ?
Plus la fin d’année approche, plus les jours filent. Si vite qu’Hélène Servayre a du mal à croire que la date de la Toussaint est déjà arrivée. Il faut dire que la première adjointe au conseil municipal du Breuil-sur-Couze ne ménage pas ses efforts pour réorganiser le cimetière de la commune. "J’ai retrouvé deux vieux plans de l’ancien et du nouveau cimetière", explique-t-elle.
Des archives, en format papier et dans un état plutôt précaire qui ont été réalisés en 1952 et 1967. Et très peu mis à jour depuis. "Le gros problème, c’est qu’il y a des parties qui ne sont pas répertoriées. Par exemple, on avait des fosses communes ou des concessions perpétuelles sans numéro", avance l’adjointe qui, en faisant le tour du cimetière, a trouvé des espaces occupés… qui ne l’étaient pas sur les plans.
Un plan réalisé par droneUne véritable pelote difficile à démêler pour la conseillère et les services municipaux. Ainsi qu’un véritable risque d’avoir de futurs problèmes administratifs.
Alors, nous avons fait appel à une entreprise qui a réalisé un plan actuel du cimetière.
À l’aide d’un drone, la société Geosmartic est donc intervenue pour réaliser plusieurs prises de vues depuis le ciel et a numérisé le cimetière dans l’état actuel. "Cela nous a permis d’avoir un plan avec des concessions numérotées de manière provisoire", détaille Hélène Servayre.Hélène Servayre a passé de nombreuses heures dans le cimetière de la commune.Un premier acte suivi d’un travail de terrain, toujours en cours, où la Breuilloise procède à un relevé minutieux. "Je compare les tombes du nouveau plan avec les différents registres d’instruction des concessions." Tout en exhumant quelques surprises, comme des concessions achetées en double ou des emplacements bien acquis qui ne sont pas matérialisés pas sur place.
Un vrai travail de fourmi"J’ai en tête un habitant qui avait acheté un espace dans le cimetière, mais que l’on retrouve enterré à une autre place", souffle-t-elle. De quoi rajouter au méli-mélo sans pour autant décourager l’adjointe qui continue donc son travail de fourmi.
Entre les infos sur les registres et les noms sur les tombes, j’ai tout repris. Mais j’ai encore quelques blancs.
Actuellement, Hélène Servayre remue donc ciel et terre pour renuméroter toutes les sépultures (environ 380) et mettre le nom d’un propriétaire en face de chaque position.
Une version numériqueRestera à transmettre ce nouveau plan à Geosmartic qui s’occupera de fournir un nouveau document en grand format sur papier, mais également une version numérique qui pourra ainsi facilement être mise à jour par la municipalité du Breuil-sur-Couze. L’intervention de Géosmartic aura couté autour de 5.000 € pour la commune.
Le nouveau plan, une fois terminé, sera imprimé en grand formay.Grâce à cette nouvelle carte, la municipalité pourra alors se charger de recenser les tombes abandonnées, avant de procéder à la récupération des concessions perpétuelles qui ne sont plus entretenues. "On mettra un petit mot pour informer que l’on va récupérer cet espace", annonce Hélène Servayre qui table sur la période de la Toussaint 2025 pour réaliser cette communication.
Un ossuaire devrait, par ailleurs, voir le jour dans l’espace municipal afin d’accueillir les restes des défunts dont les tombes sont en état d’abandon. Une dernière demeure plus digne dans un cimetière qui sera alors parfaitement cartographié.
Jean-Baptiste Botella