Très touché par l'inondation du 17 octobre, ce cimetière de Corrèze reprend vie pour la Toussaint

Deux semaines après l’inondation qui a ravagé le cimetière de la commune corrézienne, et qu’un mur se soit effondré sous la force de la Vianne en crue, le cimetière de Lanteuil semblait étonnamment vivant, ce vendredi 1er novembre, pour la Toussaint.

Les chrysanthèmes et les pensées avaient été déposés au pied des tombes, les caveaux ouverts par la force de la vague dévastatrice étaient de nouveau scellés, les traces de boues en grande partie effacées. En dessous du cimetière, la Vianne diffusait même le bruit léger de son eau qui s’écoule dans son lit paisible. Une normalité saisissante, si peu de temps après un épisode météorologique extraordinaire.Les familles sont venues se recueillir sur la tombe de leurs proches pour la Toussaint. Photo S. Para

Une plaque sur le mauvais caveau

Les traces de l’inondation se voyaient seulement dans les détails. « Nous avons trouvé une plaque dédiée “à notre belle-sœur”. Mais il n’y a pas de belle-sœur qui repose dans ce caveau », s’étonne une femme venue se recueillir ce vendredi 1er novembre. Une erreur au moment du nettoyage certainement.

 

 

Après l’inondation, cette famille fait le nécessaire pour tout remettre au propre. De petits cailloux blancs et gris ont été placés au pied de la stèle. Cette attention apportée aux défunts illustre d’une réappropriation du lieu. Elle contraste aussi avec le caveau voisin, abandonné, où les graviers sur l’herbe témoignent du passage de la vague, tout comme un peu plus loin, une croix penchée. « Celle-là semble tenir par l’opération du Saint-Esprit », commente-t-on.

Le passage de la Vianne en crue encore perceptible sur certaines tombes. S. Para

"Les fleurs redonnent un peu de couleurs au cimetière"

« La Toussaint et toutes ces fleurs redonnent un peu de couleurs au cimetière. La médiatisation de la crue a aussi fait réagir les familles. On a vu des personnes qu’on n’avait pas l’habitude de voir dans le cimetière, venir entretenir leur tombe », confie Alain Vauzour, premier adjoint de la commune, venu lui aussi se recueillir en ce jour de la Toussaint.

De son côté, la municipalité a pris soin de remettre en état l’entrée du site, ainsi que le jardin du souvenir. « Nous devrons mener des travaux sur les deux murs qui se sont effondrés. Celui qui se situe près du château devra être refait à l’identique. La réflexion est cours concernant l’autre mur du cimetière ». Pour rappel, après l’inondation du 17 octobre, la commune a rédigé une demande pour la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.

Pierre Vignaud