"À 11 heures, c’est fini" : le marché aux bestiaux, l'âme de la foire de la Toussaint du Puy-en-Velay
Le jour se lève à peine que les premiers bestiaux sont débarqués des bétaillères pour être alignés à la corde. Les veaux apeurés prennent leurs marques sous l’œil inquiet des mères. En face du foirail, le bar La Bohème sert les premiers cafés pour réchauffer maquignons et acheteurs entre deux ventes, qu’on scelle encore à la « patche ».
Un peu plus tard dans la matinée, ce sont les photographes qui viennent profiter des premiers rayons du soleil pour tenter de saisir ici un regard qui jauge d’une croupe, là un échange teinté de nostalgie sur l’avenir du monde paysan…
près dix ans d’absence, Marc Morel, éleveur à Saint-Hostien, présentait ses reproducteurs, des taurillons et un taureau de race Aubrac, sur « la seule jolie foire de Haute Loire ». On l’a cru un temps moribond ce foirail quand, il y a quelques années en arrière, il atteignait péniblement quelques dizaines de bêtes. Et pourtant, la tradition perdure, loin du folklore, profitant à la fois d’un profond attachement des éleveurs et maquignons au rendez-vous et de la lente disparition d’autres foires aux bestiaux.
Un attachement dont a hérité, entre autres, Adrien Quiquandon, négociant ligérien de son état, venu présenter 57 génisses montbéliardes fraîchement arrivées du Doubs. Ce foirail, il en entendait parler tout gamin, par son grand-père, Marcel.
Adrien Quiquandon entoiré de son équipe.« Mes grands-oncles sont même venus à pied de Saint-Étienne à la foire du Puy pour vendre des bêtes ! Ils ferraient les vaches et faisaient des étapes sur deux à trois jours. »
Et le jeune négociant d’ajouter : « On est sûr de vendre quasiment tous nos animaux ici. À 11 heures, c’est fini. Il n’y a plus de foire aux bestiaux dans la région, celles de Craponne et Bas-en-Basset ont disparu. Celle du Puy est la plus importante en Haute-Loire ».
Nathalie CourtialIl fallait compter autour de 1.900 euros la laitière à 700 euros pour les plus jeunes, des cours qui sont à la hausse depuis deux ou trois ans, compte tenu de la baisse du nombre des exploitations agricoles.Les veaux apeurés prennent leurs marques sous l’œil inquiet des mères.De nombreux animaux amenés, samedi.La tradition perdure, loin du folklore.
Ce marché aux veaux emblématique est le dernier de Haute-Loire