Comment la galerie marchande résiste à la fermeture de Géant à Aurillac ?

« On ne va pas se mentir. C’est compliqué. » Dans l’îlot central de la galerie marchande, des clients du bar Le Quinzième prennent un café, debout, avant d’aller travailler. On y mange un sandwich ou un plat du jour, vite fait bien fait. « Nous avons réussi à fidéliser la clientèle du midi. Mais en journée, c’est la catastrophe. On est à moins 40 % en matière de chiffre d’affaires, explique Maxime Vérouil, cogérant de ce commerce avec Julien Fargues. On essaie de faire deux, trois trucs pour animer, mais ce n’est pas simple. »

Depuis la semaine dernière, une exposition de photographies animalières de Jean-Paul Rickelin égaie le grand mur blanc à proximité du bar. L’artiste amateur a répondu à l’invitation des deux patrons. « Nous avons dû engager une procédure de licenciement économique pour notre employé. Malgré tout, on espère qu’il y aura un repreneur », confie Maxime Vérouil. À proximité, Jean-Marie Catarelli est un peu la mémoire du lieu. « Je suis arrivé à l’ouverture de la galerie en avril 1984. Au début, j’étais salarié. Et en 1999, j’ai pris la franchise Mister Minit », explique le commerçant qui travaille avec son fils Alexis. « Jusqu’à présent, nous avons  su fidéliser notre clientèle »

La baisse d’activité, c’est surtout l’après-midi, quand les clients de Géant venaient boire un verre et prendre une pâtisserie en sortant de la grande surface...

« On a déjà connu des jours difficiles, notamment avec le Covid. Et contrairement aux idées reçues, notre activité est très saisonnière. Depuis le départ de Géant Casino, notre chiffre d’affaires est en baisse. Mais cela reste acceptable pour conserver les deux salaires. » Jean-Marie Catarelli approche de la retraite prévue en 2026. « Normalement, Alexis reprendra l’affaire. » Eux aussi espèrent « un repreneur. Mais dans l’immédiat, rien. Nous n’avons aucune information. Et aucune rumeur, non plus ».

« Pour le moment, nous ne ressentons pas vraiment les effets du départ de Géant. Notre clientèle continue de venir. Jusqu’à présent, nous avons su la fidéliser. Mais si nous voulons continuer à travailler, nous devons tous rester solidaires », indique Valérie Méallet, responsable des boutiques de mode Bréal et Bonobo.

Savita, vendeuse dans la boutique de lingerie Rouge Gorge, le propos est un peu différent : « Nous conservons nos clientes habituelles, mais celles qui passaient après leurs courses nous manquent. »

Pratique. La galerie est ouverte tous les jours de 8 heures à 19?h?30, sauf les dimanches et jours fériés.

La cafétéria Crescendo enregistre une baisse d’activité. « Mais pas à l’heure du déjeuner. Nous avons toujours autant de clients et d’habitués, explique Pierre Bregnard, cogérant avec Michel Gaston et Christiane Andrieu. Depuis le Covid, nous avons senti une baisse générale d’activité. »

Le franchisé Crescendo a conservé toute son équipe. « Nous sommes treize, autant qu’avant le départ de Géant. On est au taquet. En revanche, regrette Pierre Bregnard, le parking n’est vraiment pas entretenu ».

Bruno-Serge Leroy